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Meilleurs sites d’observation des oiseaux en Haïti

deux oiseaux noirs sur l'herbe éclaboussant de l'eau

Mèl Dyab / Quiscale des Grandes Antilles à Pic la Selle (Quiscalus niger) Photo: René Durocher

Meilleurs sites d’observation des oiseaux en Haïti

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Le territoire de l’Hispaniola (Haïti et République Dominicaine) abrite plus de 300 espèces d’oiseaux, dont 28 sont endémiques. Le territoire haïtien à lui seul abrite plus de 245 oiseaux non migrateurs, dont 36 sont exclusivement trouvés en Haïti. À cela s’ajoutent les sous-espèces spécifiques aux îles haïtiennes telles que La Gonâve, La Tortue, Les Cayemittes et l’Île-à-Vache. Une variété d’oiseaux migrateurs venant d’Amérique du Nord hivernent en Haïti, ce qui fait des mois d’hiver une excellente échappée au froid tant pour les oiseaux que pour les passionnés d’ornithologie.

Birdlife International reconnaît dix zones importantes pour les oiseaux et la biodiversité en Haïti, ainsi qu’une zone endémique pour les oiseaux, faisant d’Haïti un lieu incontournable pour l’observation des oiseaux.

Voici une liste non exhaustive des endroits, périodes et conseils pour profiter d’une sélection variée de magnifiques oiseaux lors de votre prochain voyage en Haïti.

Petit oiseau jaune sur une branche d'arbre

Ti Tchit Dèyè Jon / Paruline à croupion jaune à Wynne Farm Photo: René Durocher

1. Wynne Farm

Wynne Farm est une magnifique réserve écologique située dans la ville montagneuse de Kenscoff. Wynne Farm est dédiée à la protection de l’environnement par l’éducation. Elle a été fondée en 1956 par l’ingénieur civil Victor Ainsley Wynne dans le but de conserver la riche biodiversité d’Haïti et de bâtir un Haïti plus durable.

L’observation des oiseaux est l’une des expériences proposées par la ferme, aux côtés d’une liste étendue d’activités telles que le yoga, le camping ou l’apiculture. À une altitude de 6000 pieds, la réserve écologique Wynne Farm s’étend sur 30 acres de terrain et est idéale pour l’observation des oiseaux, en particulier ceux d’Haïti qui préfèrent les forêts denses.

oiseau gris et jaune sur une branche d'arbre

Zwazo palmis / Oiseau-palmiste Photo: René Durocher

2. Parc National la Visite

Plus loin de Kenscoff, vous trouverez le Parc National La Visite, un endroit idéal pour découvrir la vie verte d’Haïti tout en faisant de la randonnée près de certaines des espèces les plus protégées du pays. En partant de Furcy, vous pouvez randonner à travers le parc et rejoindre Seguin par un chemin escarpé mais gratifiant. Une fois arrivé, vous avez la possibilité de revenir à Furcy ou de descendre jusqu’à Jacmel, ce qui constitue une belle journée de randonnée se terminant dans l’une des plus belles villes d’Haïti.

Ce parc a été décrit comme un refuge, souvent le refuge ultime pour les oiseaux des montagnes du pays. Des espèces telles que le Merle de La Selle ou le Merle à pattes rouges peuvent être observées lors de cette randonnée. Il y a plus de 74 espèces d’oiseaux vivant dans le parc, ce qui en fait une destination de premier choix pour l’observation des oiseaux.

Forêt brumeuse avec des fougères et des arbres anciens

Parc National de Macaya Photo: Claudio Contreras / Haiti National Trust

3. Parc National de Macaya

Établi en 1983, le Parc National de Macaya est l’un des espaces naturels protégés d’Haïti. Décrit comme un point chaud de biodiversité mondial, Macaya abrite de nombreuses espèces de plantes, d’oiseaux et d’autres animaux sauvages haïtiens en danger ou endémiques. Il se trouve dans le Massif de la Hotte, dans le département du Sud, à la frontière du département de la Grand’Anse.

Cette réserve nationale est le foyer de 220 espèces d’oiseaux, y compris le Mangouste antillais et le Trogon d’Hispaniola. Le Parc National de Macaya est également connu pour certains des plus beaux paysages d’Haïti et pour ses chutes d’eau époustouflantes (et non loin de la plus grande chute d’eau d’Haïti, Saut-Mathurine).

corbeau noir sur une grande pierre

Ti kaw / Corbeau palmiste au Pic la Selle Photo: René Durocher

4. Forêt des Pins

Ce site de randonnée incontournable se trouve dans le département du Sud-Est d’Haïti et s’étend entre la frontière d’Haïti et de la République Dominicaine. Il offre l’accès à une grande variété d’oiseaux vivant dans les forêts et préférant les pins.

Randonnée à travers cette forêt permet de profiter d’une vue sur les deux pays et d’un paysage caractéristique de l’île d’Hispaniola. Consultez notre guide pour randonner en toute sécurité dans la Forêt des Pins protégée.

Les efforts d’Haïti pour étendre et renforcer la protection de ses espaces verts sont un mouvement en cours. L’observation des oiseaux continue d’envoyer le message que ces espèces sont précieuses et que leur habitat doit être protégé.

Pour une ressource complète sur l’observation des oiseaux dans les Caraïbes, y compris une liste à jour des guides professionnels d’observation des oiseaux basés en Hispaniola, consultez le site web de The Caribbean Birding Trail.


Rédigé par Kira Paulemon.

Publié en mars 2021


Découvrez ces 10 incroyables oiseaux haïtiens

un oiseau noir et jaune perché sur une branche parmi des fleurs roses éclatantes
Bannann Mi Fran / Oriole d’Hispaniola
Photo: René Durocher

Découvrez ces 10 incroyables oiseaux d’Haïti

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Haïti est l’un des principaux hotspots de la faune aviaire des Caraïbes. Sur les 175 espèces endémiques des Caraïbes, 49 se trouvent en Haïti, ce qui en fait la deuxième plus grande concentration de la région, juste après Cuba qui en compte 50. Haïti abrite également 28 espèces endémiques à Hispaniola, soit plus que toute autre île des Caraïbes. BirdLife International reconnaît dix « Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux et de la Biodiversité » en Haïti, ainsi qu’une Zone d’Oiseaux Endémiques. Vous voulez en savoir plus sur la faune d’Haïti ? Consultez notre liste des animaux les plus fascinants d’Haïti ici.

Voici dix oiseaux haïtiens à découvrir lors de votre aventure ornithologique

un colibri en plein vol buvant du nectar de fleurs roses
Wanga Negès / Mango des Antilles (Anthracothorax dominicensis)
Photo: René Durocher

01. Wanga Negès

Le Wanga Negès (ou Mango des Antilles) est un colibri relativement commun et l’un des oiseaux les plus populaires de l’île, revêtant une grande importance culturelle. Souvent observé près des plages et dans les montagnes jusqu’à 2 500 mètres d’altitude, cet oiseau fonctionne comme les autres colibris, avec un bec très long par rapport à la taille de son corps, ce qui explique son battement d’ailes extrêmement rapide. Le Wanga Negès se trouve sur toute l’île d’Hispaniola (en Haïti et en République dominicaine).

un oiseau jaune vif avec une tête noire dans une végétation verte
Ti Seren / Chardonneret des Antilles (Carduelis dominicensis)
Photo: René Durocher

02. Ti Seren

Également connu sous le nom de Chardonneret des Antilles, le Ti Seren est un petit pinson. Les mâles se distinguent par leur corps jaune vif, leur capuchon noir, leur bec jaune et leur dos jaune-vert. Les femelles, moins éclatantes, arborent une tête, un dos et des ailes jaune-vert rayés ou tachetés, ainsi qu’un ventre jaune pâle. On les trouve le plus souvent dans des environnements forestiers ou à proximité, notamment dans les forêts de pins, à des altitudes comprises entre 500 et 3 000 mètres. Le Ti Seren est endémique à l’île d’Hispaniola.

un oiseau noir avec des taches rouges mangeant des fruits
Ti Kòk / Sporophile des Grandes Antilles (Melopyrrha violacea)
Photo: René Durocher

03. Ti Kòk

Cet oiseau est connu en Haïti sous le nom de Ti Kòk (qui se traduit par « petit coq »). Également appelé Sporophile des Grandes Antilles, il se trouve principalement dans les îles des Caraïbes telles qu’Hispaniola, la Jamaïque, les Bahamas et les îles Turques-et-Caïques. Le Ti Kòk est reconnaissable à ses sourcils, sa gorge et son ventre d’un orange-rouge vif qui contrastent avec son corps noir profond. Il se nourrit de graines, de fruits, de pétales de fleurs et même de mollusques.

un oiseau noir et jaune perché sur une branche parmi des fleurs roses éclatantes
Bannann Mi Fran / Oriole d’Hispaniola
Photo: René Durocher

04. Bannann Mi Fran

Autre espèce endémique, le Bannann Mi Fran ou Oriole d’Hispaniola est une espèce d’ictéridé, également appelée « merle des Amériques ». Un peu plus petit que le merle d’Amérique du Nord (non apparenté), il mesure entre 20 et 22 centimètres. Tout comme le Sporophile des Grandes Antilles, cet oiseau élancé est noir avec des taches jaunes distinctives sur les épaules, le croupion et les sous-caudales. Bien qu’ils soient endémiques à Hispaniola, on rapporte qu’ils vivent également sur des îles voisines comme La Gonâve, La Tortue et l’Île-à-Vache. On les trouve dans les forêts sèches, mais ils semblent préférer les palmiers et les bananiers, d’où leur nom en créole.

deux oiseaux noirs sur l'herbe éclaboussant de l'eau
Mèl Dyab / Quiscale des Grandes Antilles (Quiscalus niger)
Photo: René Durocher

05. Mèl Dyab

Le Quiscale des Grandes Antilles, ou Mèl Dyab en créole, est un oiseau très sociable, endémique des Grandes Antilles, c’est-à-dire Cuba, la Jamaïque, Hispaniola (Haïti et République dominicaine), Porto Rico et parfois les îles Caïmans. On le trouve souvent à proximité des habitations humaines, ce qui en fait une espèce facilement observable pour compléter votre liste d’oiseaux. Cet oiseau noir à longue queue et long bec est réputé pour son caractère grégaire et bruyant.

un oiseau jaune sur une branche avec des feuilles vertes
Ti Tchit Kou Jòn / Paruline tigrée (Setophaga tigrina)
Photo: René Durocher

06. Ti Tchit Kou Jòn

La Paruline tigrée, ou Ti Tchit Kou Jòn en créole, est un oiseau migrateur commun aux Antilles. Très répandue en Haïti, on la trouve dans des habitats forestiers où elle passe l’hiver. Elle chasse les insectes, sirote du nectar et consomme des fruits. Son nom créole, « Ti Tchit Kou Jòn », met en avant sa caractéristique la plus remarquable : son cou jaune (Kou Jòn). Les mâles adultes affichent généralement une couleur jaune plus intense, tandis que les femelles arborent des teintes plus discrètes, souvent avec un croupion jaune-vert.

un oiseau jaune et gris avec une tête noire sur une branche d'arbre
Kat-je Tét Nwa / Tangara des palmiers à couronne noire
Photo: René Durocher

07. Kat-je Tét Nwa

Le Tangara des palmiers à couronne noire, ou Kat-je Tèt Nwa, est un oiseau endémique commun qui se trouve partout en Haïti. On peut l’observer dans une grande variété d’habitats, des zones arides désertiques aux forêts de pins, en passant par les plages. Cet oiseau tricolore et élégant possède un visage et une couronne noirs, des taches blanches contrastantes sur le visage, une gorge entièrement blanche et des ailes jaune-vert. Le Kat-je Tèt Nwa se nourrit principalement de fruits, mais aussi de grains et d’insectes.

un oiseau jaune et gris perché sur du bambou
Ti Kit Fal Jòn / Paruline à gorge jaune (Setophaga dominica)
Photo: René Durocher

08. Ti Kit Fal Jòn

Similaire au Tangara des palmiers à couronne noire, la Paruline à gorge jaune est un oiseau coloré, doté, comme son nom créole l’indique, d’une gorge jaune, d’un visage noir et de sourcils blancs. Ces petits oiseaux sont généralement observés en train de chasser des insectes dans les forêts de pins. La Paruline à gorge jaune se déplace en sautillant sur les branches des arbres et peut même s’accrocher aux mousses espagnoles pendant qu’elle cherche sa nourriture.

un petit oiseau avec une tête verte et des plumes rouges sur les ailes
Kolibri Mòn / Todier à bec étroit (Todus angustirostris)
Photo: René Durocher

09. Kolibri Mòn, Chikorèt

Le Todier à bec étroit, endémique, est un oiseau très populaire dans la culture haïtienne, mais il est potentiellement menacé d’extinction en raison de la perte de son habitat. Son bec étroit, sa gorge et ses flancs rouges, ainsi que son dos vert vif, en font un oiseau remarquable à observer. Cette espèce préfère les zones boisées en altitude et humides, et on la trouve donc dans les montagnes forestières et les plantations de café.

deux oiseaux vert émeraude perchés ensemble sur une branche d’arbre
Kanson Wouj / Trogon d’Hispaniola (Priotelus roseigaster)
Photo: René Durocher

10. Kanson Wouj

Le Kanson Wouj, ou Trogon d’Hispaniola, est l’un des deux seuls trogons présents dans les Caraïbes. Son ventre rouge, son dos émeraude, sa tête noire, ses yeux orange contrastants et son bec jaune en font l’un des oiseaux les plus colorés d’Haïti. Son nom, Kanson Wouj, fait référence à son ventre rouge. On le trouve généralement dans les montagnes, mais parfois aussi dans les mangroves.


Écrit par Kira Paulemon

Publié en février 2021.


Journal photo: Grand’Anse

des Haïtiens traversant la rivière Grande-Anse à pied et à dos d'âne
La rivière Grande-Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Journal photo: Grand’Anse

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Entre montagnes et vallées, les habitants du département de la Grand’Anse sont ouverts et désireux de bâtir leur vie. Si jamais vous faites une randonnée dans une ville en dehors des principales agglomérations, vous remarquerez que le trajet que certains agriculteurs et marchands accomplissent chaque jour pour vendre leurs produits est tout simplement miraculeux.

un homme haïtien âgé avec une machette et un sac sur la tête
Un agriculteur en route vers chez lui depuis le champ près de Kafou Zaboka, Grand’Anse Photo: Mikkel Ulriksen

L’infrastructure moderne n’est pas réservée seulement aux grandes villes d’Haïti. À Jérémie, un immense pont relie les deux rives de la rivière Grand’Anse, permettant aux voitures et aux motos de circuler, tout en offrant une vue panoramique durant le trajet.

circulation sur un grand pont traversant une large rivière
Pont sur la rivière Grande-Anse menant à Jérémie, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Pour ceux dont les trajets sont un peu plus courts, une marche rapide à travers les eaux de la rivière Grand’Anse les conduit directement à leur destination. Des agriculteurs, des marchands et des passants peuvent parfois être vus traversant rapidement, tandis que la lumière du matin ou du soir crée des ondulations à la surface de l’eau.

des Haïtiens traversant la rivière Grande-Anse à pied et à dos d'âne
Des personnes traversant la rivière Grande-Anse près de Fouache
Photo: Mikkel Ulriksen

Certains de ces voyageurs quotidiens — lorsque les écoles sont ouvertes — sont des étudiants. Ils effectuent souvent le trajet quotidien en petits groupes avec leurs amis, pour rejoindre leurs écoles dans les villes voisines. Lorsque l’école est terminée, on peut les voir courir et rire sur les mêmes chemins, sous la chaleur douce de l’été.

des écoliers haïtiens en uniforme
Des garçons se rendant à l’école près de Moron, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Le pont de Marfranc est l’un de ces lieux qui fait partie du paysage quotidien pour les étudiants vivant dans les environs, mais qui peut ajouter une touche d’excitation à la visite de tout touriste dans le département de la Grand’Anse.

une écolière haïtienne en uniforme marchant sur un pont suspendu
Une écolière traversant un pont à Marfranc, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Comme dans toutes les régions rurales d’Haïti, le département de la Grand’Anse regorge d’hôtels, d’auberges et de chambres d’hôtes parmi lesquels vous pouvez choisir. Vous ne savez pas où loger ? C’est facile : demandez à un habitant !

moto avec passager passant devant un bâtiment hôtel
Hôtel Cash-Cash à Dame Marie, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Pour ces villes côtières comme Corail, l’importance de la pêche locale ne peut être sous-estimée. Le commerce de gros et de détail est la manière dont beaucoup de personnes gagnent leur vie, mettent de la nourriture sur leurs tables et celles de leurs clients.

femme haïtienne avec un foulard rouge et un bol de conque
Femme vendant de la conque à Corail, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

La beauté des villes entourant la rivière Grand’Anse réside dans le fait qu’elles ont appris à embrasser et à s’adapter à son architecture naturelle. Autour du cours d’eau, des parcelles de légumes et de petites habitations ont émergé, sans jamais perturber son flux

vue aérienne des champs agricoles, de la rivière, de la route et des plantations
Paysage à Troupeau, près de Corail, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Les pêcheurs et pêcheuses ne sont pas étrangers à l’art précis d’écailler, vider et préparer les poissons en vue des ventes de la journée. Plus c’est frais, mieux c’est ; souvent, une prise du matin devient un déjeuner ou un dîner frit ou en ragoût dans l’après-midi.

femme haïtienne portant un chapeau en paille en train de nettoyer un poisson
Femme nettoyant un poisson près du port à Pestel
Photo: Mikkel Ulriksen

Les villes montagneuses abritent également leurs propres communautés animées et dynamiques. Les agriculteurs et les marchands descendent vers les principales villes pour y apporter et vendre des produits frais. Les écoles émergent souvent dans ces zones reculées, allégeant ainsi le fardeau des étudiants qui, autrement, auraient du mal à payer leurs frais de scolarité dans des villes comme Jérémie, Abricots ou Pestel.

bâtiment scolaire haïtien dans un paysage montagneux
Une école dans les montagnes près de Jean Beurry, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Les habitants de la Grand’Anse ont des cœurs aussi vastes et ouverts que leurs villes natales. Si vous avez l’occasion de faire le trajet jusque-là, c’est une expérience qui mérite d’être vécue et racontée.

Garçons haïtiens dans le village de Joly Guibert, Grand’Anse
Photo: Mikkel Ulriksen

Les grottes de Dondon

vue depuis l'intérieur d'une grotte avec des vignes à l'entrée
Vue de Dondon depuis l’intérieur d’une grotte
Photo: Franck Fontain

Les grottes de Dondon

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Situé dans les montagnes du nord d’Haïti, Dondon est habité depuis l’époque pré-coloniale, lorsque les peuples indigènes Taïnos y résidaient. Ce petit coin d’Haïti attire de nombreux touristes, et l’attraction principale pour les visiteurs est la possibilité d’explorer le magnifique système de grottes à proximité.

symbole de Vodou peint sur le sol d'une grotte
Vèvè de Vodou à l’intérieur d’une grotte à Dondon
Photo: Franck Fontain

Les grottes

Le spectaculaire système de grottes de Dondon comprend dix grottes distinctes. Certaines sont faciles d’accès et portent des noms spécifiques : Vault des Dames, grotte de Marc-Antoine, Vault de Fumée, Vault de Cadelia, Vault de Saint Martin, Vault de Minguet et grotte de Michel, toutes nommées en raison de leur histoire particulière.

Certaines de ces grottes étaient des lieux de culte taïnos pendant la période précolombienne, où les Taïnos venaient prier leurs dieux. L’un des dieux invoqués en période de sécheresse est encore visible sur les murs de la grotte, et, à l’époque post-coloniale, il est vénéré par les vodouwizan comme une figure importante du vodou. Les autres grottes restent sans nom, leurs histoires plongées dans le mystère.

Visites guidées

De nombreux habitants de la région de Dondon, jeunes et vieux, sont ravis de se mettre dans le rôle de guide pour les grottes. Certains ont appris par cœur des formules en français et en anglais, ce qui peut donner lieu à des conversations charmantes, mais parfois confuses.

Les guides expérimentés ou improvisés seront plus qu’heureux de vous aider à découvrir les meilleurs endroits, les pétroglyphes cachés et l’histoire qui imprègne ces grottes. Une partie de cette histoire survit uniquement à travers des récits transmis de génération en génération, vous ne la trouverez donc nulle part ailleurs.

un homme haïtien assis sur un âne en train de boire dans la rivière
Un homme sur un âne près de la rivière Bouyaja à Dondon
Photo: Anton Lau

Festivals à Dondon

Chaque ville en Haïti a son propre festival dédié à son saint patron. À Dondon, des pèlerins viennent de loin pour célébrer Saint Martin de Tours. Certains viennent ici pour faire la fête, d’autres en tant que touristes pour observer, mais la plupart sont là pour honorer les divinités du Vodou, les lwa censées résider ici. Le festival du saint patron Saint Martin de Tours a lieu à Dondon du 9 au 11 novembre, mais les préparatifs de la fête commencent dès le 7 novembre. Pendant cinq jours, les foules affluent à Dondon pour savourer du kleren, déguster du délicieux griot, et danser sur de la musique troubadour du matin jusqu’au soir.

Il y a aussi le Festival de Dondon, qui se tient du 18 au 23 juillet. Ce festival est consacré à Dondon lui-même plutôt qu’aux lwa, et attire des vacanciers qui viennent profiter des excellents spots de baignade dans les rivières avoisinantes, faire des excursions et participer aux conférences organisées à cette occasion.

Quoi d’autre se trouve à proximité ?

Dondon est proche du Palais de Sans-Souci et de la Citadelle Laferrière, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, que les habitants appellent la huitième merveille du monde. Une visite des deux sites est considérée comme essentielle pour tout séjour en Haïti, et le trajet jusqu’à ces lieux vaut vraiment l’effort.

Le Fort Moïse, situé au sommet du Vault de Saint Martin, est également tout près. Parmi les autres attractions figurent la cascade de Kota et la résidence historique de Vincent Ogé. La coopérative de café sur place, à la résidence, est un excellent endroit pour goûter à la saveur particulière du café haïtien.

entrée de cave avec des vignes et des arbres
Entrée envahie par la végétation d’une grotte à Dondon
Photo: Franck Fontain

Comment se rendre aux grottes de Dondon

Dondon est situé dans le nord d’Haïti, à environ deux heures de route au sud de Cap-Haïtien. Le trajet jusqu’à Dondon vous fera emprunter des routes sinueuses qui peuvent être assez cahoteuses par endroits. Sur le papier (ou sur GPS), l’itinéraire passant par la ville de Saint-Michel peut sembler intéressant, mais cette route offre plus d’aventure que ce que la plupart des voyageurs recherchent, et nous ne la recommandons pas. La meilleure façon de se rendre à Dondon que nous avons trouvée est la suivante :

Depuis Port-au-Prince, prenez la route en direction de Cap-Haïtien via la Route Nationale #1. La route vers Cap-Haïtien constitue la plus grande partie du trajet, mais son achèvement récent en fait un voyage confortable, sans compter qu’il est très pittoresque, avec de nombreuses villes où vous pourrez vous arrêter en chemin, chacune ayant son propre caractère. Une fois à Cap-Haïtien, continuez en direction de la ville de Milot. Tournez à gauche après avoir traversé la Rivière du Nord, et en une heure environ, vous arriverez à Dondon.

Il n’y a pas de frais officiels pour visiter les grottes, mais vous devrez engager un guide (formel ou informel). N’oubliez pas d’apporter de la nourriture et des boissons pour le trajet, car il n’y a aucune garantie que vous trouverez quelque chose sur place, bien que Lakou Lakay soit un excellent endroit pour faire une pause déjeuner si vous voyagez via Milot.


Rédigé par Jean Fils et traduit par Kelly Paulemon.

Publié en avril 2020