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De Legba à Erzulie: Guide des dieux et déesses du vodou haïtien

L’esprit vodou Agaou
Photo: Verdy Verna

De Legba à Erzulie: Guide des dieux et déesses du vodou haïtien

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Entrez dans le monde mystique du vodou haïtien, où des dieux puissants règnent en maîtres. Du guerrier féroce Ogoun à la mère aimante Erzulie, ces divinités sont vénérées et honorées par les pratiquants depuis des siècles. Mais au-delà des représentations hollywoodiennes de zombies et de possessions en transe, se cache un riche patrimoine culturel imprégné de tradition, de rituels et d’un fort esprit de communauté.

Rejoignez-nous pour plonger plus profondément dans le fascinant royaume des esprits et découvrir la véritable essence du vodou haïtien.

Combien de dieux y a-t-il dans le vodou haïtien ?

En réalité, il n’y a ni dieux ni déesses dans le vodou. Il n’y a pas non plus d’anges ou de démons. En général, les pratiquants du vodou s’accordent sur l’existence d’une entité supérieure qu’ils appellent souvent « Bondye » ou « Granmet. » Tout ce qui vit et respire est placé sous son autorité suprême. Cependant, la vie quotidienne et les croyances du pratiquant du vodou sont placées sous l’égide d’entités particulières : les Loas.

Rèn Kongo
Photo: Verdy Verna

Alors, que sont ces Loas ?

Pensez à eux comme des intermédiaires entre Dieu et nous, les mortels. En fait, les pratiquants du vodou voient les Loas comme des énergies puissantes qui s’occupent de nos affaires quotidiennes, tandis que Bondye reste en retrait. Certes, appeler Bondye le « Dieu du vodou » est un peu inexact, mais cela ne change rien à l’importance des esprits dans la vie des pratiquants. Ce sont eux qui sont honorés lors de toutes ces cérémonies et rituels dont vous avez peut-être entendu parler.

Vous ne trouverez pas de Bible sacrée du vodou qui répertorie toutes les divinités, car le vodou est une spiritualité complexe et dynamique. Les esprits du vodou haïtien sont enracinés dans les cultures africaines, caribéennes et autochtones, telles que celles des Taïnos, du royaume du Dahomey et du Congo.

Certains pratiquants vous diront qu’il existe 401 nasyon (familles de Loas), tandis que d’autres mentionneront 101 ou 21 nasyon. C’est une manière de dire qu’il y a de nombreux Loas, connus et inconnus.

Pour vous aider à y voir plus clair, voici une liste des Loas les plus connus.

Papa Legba
Photo: Verdy Verna

Papa Legba

Commençons par Papa Legba, le gardien de la porte du monde des esprits et celui qui dévoile les secrets du vodou. Connu comme un Loa farceur, il est souvent représenté comme un vieil homme s’appuyant sur une béquille, accompagné d’un ou plusieurs chiens. Lors des cérémonies vodou, il est le premier à être invoqué, car c’est lui qui ouvre le portail spirituel qui sépare les Loas de notre monde physique.

De plus, Papa Legba est le gardien des portails, des portes et des carrefours, et il est connu sous plusieurs noms, tels que Atibon Legba, Legba Met Kafou et Legba Potay. Son rôle est essentiel dans tout rituel vodou, car c’est lui qui accorde l’accès aux autres Loas et leur permet de se manifester pendant la cérémonie.

Danmbala Wèdo & Ayida Wèdo
Photo: Verdy Verna

Damballah Wèdo et Ayida Wèdo

Voici Damballa Wèdo et Ayida Wèdo – le couple divin ultime. Ils symbolisent l’équilibre parfait et l’harmonie de toute la création, représentant à la fois les énergies masculines et féminines. Ensemble, ils sont souvent représentés sous la forme de deux serpents entrelacés, illustrant l’union de leurs esprits.

Damballa est la force originelle de la création, considéré comme la voix intérieure de Dieu. Il est la source de toute sagesse et de tout savoir, et il représente le serpent de la terre et de l’horizon.

Ayida, quant à elle, est l’arc-en-ciel, le serpent du ciel. Elle apporte la pluie à la terre et lui rend sa beauté. Ensemble, Damballa et Ayida sont la source de la vie et de la sagesse. Leur symbole des serpents entrelacés apparaît souvent sur les tambours vodou, les meubles et même sur le poto mitan (le poteau central d’un péristyle).

Ayizan Velekete
Photo: Verdy Verna

Ayizan Velekete

Ayizan Velekete, une vieille femme sage qui arpente les routes avec sa fidèle canne, est bien plus qu’une simple figure. Elle est la gardienne du commerce et de l’économie, connue pour sa sagesse ancestrale et son esprit pur. Son regard bienveillant veille sur les activités commerciales et les routes, et les pratiquants du vodou l’invoquent souvent pour réussir dans leurs affaires.

En tant qu’épouse de Papa Loko, ils œuvrent ensemble pour assurer la pureté et le respect de la tradition vodou. Son arbre préféré est le palmier, symbole de royauté, bien qu’elle soit souvent représentée comme une vieille femme astucieuse.

Papa Loko
Photo: Verdy Verna

Papa Loko

Papa Loko est un Loa puissant, et son importance est magnifiquement illustrée dans une chanson folklorique haïtienne populaire, interprétée avec brio par Toto Bissainthe : « Papa Loko ou se van, pouse n ale nou se papiyon » (Papa Loko, tu es le vent, nous poussant, et nous devenons des papillons).

En tant que gardien des temples vodou (appelés hounfour), il est responsable de la préservation de la tradition vodou et de la transmission de la sagesse aux nouveaux initiés, qu’ils deviennent prêtres ou prêtresses vodou. Il est grandement respecté et souvent honoré par les pratiquants, qui utilisent son asson (hochet) lors des rituels.

Mais ce n’est pas tout – avec sa vaste connaissance des plantes médicinales et des remèdes naturels, Papa Loko est également un loa guérisseur, capable d’aider ceux qui ont besoin de guérison physique, émotionnelle ou spirituelle.

Kouzen Zaka
Photo: Verdy Verna

Kouzen Zaka

Connu comme le loa fermier par excellence, Kouzen Zaka est adoré par les communautés rurales pour sa capacité à assurer une récolte abondante et la prospérité dans les champs. Il est souvent représenté portant un chapeau de paille, une machette et un djakout (sac en fibres tressées). Célébré chaque 1er mai lors de la fête de l’agriculture et du travail, il est réputé pour combattre la paresse et l’oisiveté.

Kouzen Zaka est un ami des travailleurs acharnés, leur accordant la réussite dans leurs efforts. Il est souvent associé à Saint Isidore de Séville et aime tous les Haïtiens, qu’ils soient vivants ou morts. Avec une version enfantine de lui-même appelée Ti-Zaka dans certaines lignées, ce Loa attachant incarne l’importance de valoriser le pouvoir du travail acharné.

Mèt Agwe Tawoyo
Photo: Verdy Verna

Mèt Agwe

Esprit puissant des océans, Met Agwe Tawoyo est le souverain et le gardien de ses richesses. Il est souvent comparé au dieu grec Poséidon et est adoré par les pêcheurs et les marins pour sa générosité. Sa résidence mythique, Nan Zile, serait cachée dans les profondeurs de la mer.

Lors des rituels vodou, ceux possédés par Mèt Agwe se tournent souvent vers la mer, reconnaissant ainsi sa puissante présence. Il est marié à Mambo La Sirène, la sirène haïtienne, et ensemble, ils règnent sur un large groupe d’esprits dans le panthéon vodou.

Manbo Lasirèn Dyaman
Photo: Verdy Verna

Manbo Lasiren Dyaman

Dans le monde du vodou haïtien, la déesse sirène de la mer, Lasirèn, règne en maître. Avec sa forme séduisante mi-femme, mi-poisson, elle incarne la richesse et l’abondance de l’océan et est vénérée comme une puissante loa capable d’accorder prospérité et bonne fortune à ses fidèles.

En tant qu’épouse de Met Agwe, elle règne avec lui sur le vaste royaume des océans. Selon la culture haïtienne, quiconque trouve son peigne deviendra maître d’une immense richesse. Mais attention, Lasirèn n’est pas seulement un esprit bienveillant. Lorsqu’elle est en colère, elle peut se montrer capricieuse et dangereuse. Sous sa forme alternative de Labalenn, la baleine, elle peut se manifester comme une force puissante de force inconsciente.

Erzulie Freda
Photo: Verdy Verna

Erzulie Freda

Erzulie Freda, Loa haïtienne de l’amour, de la beauté et de la prospérité, peut être comparée à la déesse grecque Aphrodite. Elle est une puissante esprit, connue pour sa vanité et sa nature timide. Pour l’accueillir lors des rituels, les pratiquants doivent la traiter avec les honneurs dus à son statut de grande dame. Elle adore les parfums enivrants, les bijoux, et tout ce qui touche à la beauté et à la coquetterie.

Elle est considérée comme un esprit généreux, comblant ses fidèles de dons matériels et spirituels ainsi que d’amour, mais elle peut aussi se montrer capricieuse, difficile et même cruelle. Freda est souvent invoquée par des hommes en quête de prouesse sexuelle ou de richesse, et elle est fréquemment assistée par sa « sœur », l’esprit Petwo, Ezili Danto.

Erzulie Dantò
Photo: Verdy Verna

Erzulie Dantò

Aussi connue sous le nom de Mami Dantò, Erzulie Dantò est une figure maternelle puissante et protectrice dans la tradition vodou. Souvent représentée avec un couteau, elle symbolise la justice et combattra avec force pour protéger ses enfants, qui sont ses fidèles loyaux. Elle est une mère célibataire, une paysanne haïtienne farouchement indépendante, qui prend soin des siens.

L’esprit Erzulie Dantò est forte et déterminée à subvenir aux besoins de ses enfants. Malgré son apparence sévère, elle est profondément attentionnée et dévouée à ses enfants, et ne reculera devant rien pour les protéger. Elle est également la gardienne et protectrice des orphelins, des enfants malades et de ceux qui ont été maltraités.

Ogou Feray
Photo: Verdy Verna

Ogou

Le puissant loa guerrier, Ogou, incarne l’esprit combatif. Tout comme les dieux de la guerre romains, Mars et Jupiter, il inspire respect et crainte à ses fidèles. En tant que protecteur et gardien de son peuple, Ogou est associé au feu, à l’épée et à la guerre.

Il est une divinité féroce et redoutable avec plusieurs formes, dont Ogou Feray, Ogou Batala et Ogou Badagri. Chaque esprit Ogou possède des caractéristiques et attributs distincts, mais tous partagent un amour pour la guerre, l’épée et le travail de la forge. Avec son énergie puissante et sa discipline rigide, Ogou est le guide idéal pour ceux qui cherchent à surmonter leurs peurs et à devenir des versions plus fortes et meilleures d’eux-mêmes.

On dit qu’Ogou incarne l’esprit guerrier de l’ancien empire d’Oyo en Afrique de l’Ouest, et son vèvè est le totem des empereurs et rois qui ont succédé à Abiodun, roi du peuple Oyo.

Met Kafou
Photo: Verdy Verna

Met Kafou

Si vous avez le courage d’invoquer Met Kafou, préparez-vous à une épreuve de volonté, de détermination et de discipline. Ce redoutable loa est le maître de la magie noire et de la sorcellerie, et il ne dispense pas ses faveurs à la légère. Cependant, si vous parvenez à prouver votre valeur, Met Kafou peut vous accorder un immense pouvoir et une grande sagesse.

Mais soyez prudent: ses dons viennent avec un prix élevé, et il n’hésitera pas à le réclamer. Si vous êtes prêt à prendre ce risque, avancez avec précaution et marchez prudemment, de peur de devenir la proie des forces puissantes qui guettent.

Bawon Samdi
Photo: Verdy Verna

Bawon Samdi et les Gede

Également connu sous le nom de Baron Samedi, il est le chef du groupe des Loa Gede, les esprits des morts dans la tradition vodou. Il est le gardien de la barrière entre les vivants et les morts et est responsable de s’assurer que les âmes des défunts passent en toute sécurité dans l’au-delà.

Il est souvent représenté comme une grande silhouette sombre, vêtue d’un chapeau haut de forme, d’un smoking noir et de lunettes de soleil, avec un crâne à la place du visage. Bawon Samdi est connu pour son caractère espiègle et joueur, mais il ne faut pas le prendre à la légère, car il détient le pouvoir de la vie et de la mort entre ses mains.

Il est souvent invoqué lors des rituels pour communiquer avec les défunts, et on dit qu’il a le pouvoir de guérir les malades et de protéger contre les esprits maléfiques. Les Gede incluent également d’autres puissants Loas tels que Baron Lacroix, Baron Kriminel, Gede Nibo, Papa Gede et Gede Mazaka, chacun ayant sa personnalité et ses pouvoirs uniques.

Découvrez-en plus sur Fèt Gede, la célébration haïtienne du jour des morts qui honore les esprits Gede, et consultez les photos d’une célébration de Fèt Gede à Gonaïves.


Rédigé par Costaguinov Baptiste.

Publié en février 2023.


11 traditions culturelles haïtiennes que vous ne connaissiez pas

Groupe Lansèt Kod à Jacmel
Photo: Jean Oscar Augustin

11 traditions culturelles haïtiennes que vous ne connaissiez pas

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Si vous savez déjà un peu sur Haïti, vous avez probablement une idée de notre magnifique pays, situé sur l’île enchanteresse d’Hispaniola que nous partageons avec la République Dominicaine. Il est possible, cependant, que vous n’ayez pas encore entendu parler de certaines des traditions culturelles haïtiennes les plus uniques, connues uniquement des locaux.

Pour satisfaire votre curiosité, nous avons rassemblé une sélection de nos traditions les plus anciennes, allant de la vie quotidienne dans nos communautés rurales à l’effervescence de nos villes et à notre riche culture culinaire.

groupe d'Haïtiens assis sur des chaises et sur un porche dans une cour
Récit Krik-krak à Cayes Jacmel
Photo: Anton Lau

1. « Krik-Krak »

Tout vrai Haïtien sait que l’exclamation « krik ? » est toujours suivie d’un excellent « krak », ou histoire, car raconter des contes fait partie intégrante des traditions culturelles d’Haïti. Que ce soit sous une tonnelle en buvant du thé au citronnelle avec de la cannelle ou dans le confort d’une pièce chaude, les plus jeunes se rassemblent autour des plus âgés pour écouter leurs récits d’antan.

Si vous voulez attirer l’attention d’un ami haïtien, profitez de chaque occasion pour lancer un « krik ? » et il répondra inévitablement par un « krak ». Mais attention, votre histoire doit être à la hauteur!

Ça a l’air intéressant, n’est-ce pas ? Découvrez l’histoire de cette tradition unique et l’impact du krik-krak dans la culture haïtienne. De plus, pour une excellente lecture, le livre Krik? Krak! est une compilation de fascinants contes haïtiens d’Edwidge Danticat, l’une des auteures haïtiennes les plus célèbres à ce jour.

Travailleurs dans un konbit aux Gonaïves
Photo: Jean Oscar Augustin

2. Konbit

Si vous traversez certaines régions rurales d’Haïti pendant la saison de labour, ne soyez pas surpris de voir tous les villageois travailler ensemble ou sur les terres des uns et des autres. Cette forme d’organisation sociale dans nos sociétés rurales est une part essentielle de notre culture et l’une des plus anciennes traditions haïtiennes qui perdurent jusqu’à ce jour.

Tandis que les hommes manient joyeusement leurs kouto digo (hachettes) et machettes pour déterrer et travailler la terre avant le prochain semis, les femmes préparent les repas. De plus, le mot « konbit » en créole haïtien est devenu un terme utilisé pour désigner la vie en harmonie et les pratiques de voisinage uniques à la communauté haïtienne.

bâtiment peint de couleurs vives dans une communauté vaudou
Lakou Soukri aux Gonaïves
Photo: Jean Oscar Augustin

3. Lakou

Imaginez vivre dans une patrie au sein d’une autre, où chaque individu fait partie intégrante d’une société plus large dédiée à un bien commun. En Haïti, un tel lieu est connu sous le nom de lakou. Il est courant de voir des familles haïtiennes partager des espaces communs autour de leurs unités familiales centrales.

Le lakou sert de cocon éducatif dans lequel les plus jeunes membres peuvent apprendre à partager et à vivre en harmonie avec leurs voisins grâce à leurs aînés. Ceux qui grandissent dans la commune ont la responsabilité, un jour, de revenir honorer leur famille, chercher des conseils avisés et s’excuser publiquement auprès des esprits vaudou ou des loas qui pourraient avoir été offensés.

De nombreuses communautés rurales haïtiennes dépendent de l’organisation sociale que les lakou offrent pour avancer dans la vie quotidienne. Elles ne se contentent pas de labourer la terre ensemble, mais partagent aussi et pratiquent leur croyance en le vaudou haïtien. Le culte des esprits est profondément ancré dans le lakou, et des lakou bien connus comme Souvans, Soukri et Badio perpétuent cette tradition culturelle unique à Haïti.

Préparations de Beny Chans à Kabik
Photo: Anton Lau

4. Beny chans

Cela pourrait sembler étrange au premier abord, mais si vous tombez sur un grand bol d’eau rempli d’herbes et de feuilles en voyageant à travers Haïti, alors vous avez rencontré un « beny chans« . Traditionnellement utilisé comme douche d’herbes pour les femmes après l’accouchement, il est également considéré comme une potion pour la chance, pour trouver une âme sœur, voire pour la protection lors d’un voyage qui changera la vie.

Si vous n’avez pas grandi en Haïti, vous pourriez être réticent à plonger vos mains dans ce mélange inhabituel. Pourtant, pour les locaux, cela fait partie intégrante de la culture haïtienne unique – à tel point qu’il ne serait pas surprenant qu’un Haïtien vivant à l’étranger revienne en Haïti pour recevoir cette onction sacrée la veille du Nouvel An.

Vous vous sentez aventureux ? Allez-y, essayez-le. Mais n’oubliez pas de puiser dans vos racines afro-caribéennes avec notre guide pour un retour aux sources.

un prêtre vaudou et un praticien effectuant une danse
Rituel lors d’une cérémonie vaudou
Photo: Pierre Michel Jean

5. Cérémonie vaudou et danse

Voici l’une des traditions culturelles haïtiennes qui éveillera sans doute votre curiosité. Oubliez le concept mainstream d’un groupe de satanistes assoiffés de sang se rassemblant dans une église gothique délabrée – il s’agit là du stéréotype hollywoodien par excellence. Pensez plutôt à une véritable expérience spirituelle où les participants entrent dans un état de transe, en harmonie avec des entités spirituelles puissantes.

La culture haïtienne n’est pas la seule à avoir le vaudou comme pratique religieuse, des rituels similaires sont activement pratiqués dans des endroits comme le « Deep South » en Louisiane ou le pays insulaire africain du Bénin. Dans des pays comme le Brésil et Cuba, la pratique de la santería est encore courante dans de nombreuses communautés. La tradition vaudou haïtienne, cependant, comporte des éléments issus de siècles de syncrétisme, résultant en un mélange des traditions spirituelles africaines, chrétiennes et taïnos.

Le vaudou est une forte tradition culturelle dans l’imaginaire collectif haïtien—et il est présent dans les peintures, la musique, les danses et la littérature haïtiennes. Plus qu’une simple religion ou spiritualité, le vaudou est un patrimoine immatériel que tous les Haïtiens partagent, qu’ils se considèrent comme de véritables pratiquants ou non.

Prêt pour une expérience unique ? Découvrez comment assister à une cérémonie vaudou en Haïti.

homme haïtien vêtu d'une chemise violette avec des os humains célébrant le Fèt Gede
Fèt Gede à Port-au-Prince
Photo: Franck Fontain

6. Fèt Gede

Les morts occupent une place de grande importance dans la vie quotidienne haïtienne, et les honorer constitue l’une des traditions culturelles les plus sacrées. Pour ce faire, tout le mois de novembre est consacré chaque année à des cérémonies visant à apaiser les morts et à communiquer avec eux. Les esprits qui règnent sur le monde des morts dans le panthéon vaudou haïtien sont Bawon Samdi et Grann Brigitte.

Les Gédé symbolisent les esprits de ceux qui sont passés dans l’autre monde. Lors des cérémonies organisées en leur honneur, ils reviennent pour apporter de la joie au peuple avec leurs danses frénétiques et leurs paroles osées.

Chaque célébration haïtienne du jour des morts est remplie d’une aura d’excitation et de mysticisme, que vous pouvez découvrir par vous-même dans ce journal photo d’une célébration de la Fèt Gede aux Gonaïves.

groupe d'Haïtiens marchant en jouant des trompettes lors des festivités de rara
Orchestre rara défilant à Bois Moquette
Photo: Franck Fontain

7. Rara

Toutes les traditions culturelles haïtiennes n’ont pas des origines aussi sombres que celles liées à la mort. En fait, certaines d’entre elles sont plutôt joyeuses, et le Rara en est un parfait exemple. Ces groupes qui défilent à pied dans les rues pendant les week-ends précédant le Carnaval et la période de Pâques constituent l’une des pratiques culturelles les plus connues d’Haïti.

Ces groupes animés de bons vivants jouent divers instruments, tels que le bambou, le vaccin, les cymbales, et parfois même des trompettes et d’autres instruments à vent. Leur répertoire va des parodies de chansons populaires aux chansons originales et celles écrites pour des occasions spéciales.

Chaque groupe est précédé par un homme portant un drapeau, une femme vêtue des couleurs du groupe, et de jeunes filles qui lancent la procession. Suivent les musiciens et le reste du groupe joyeux qui danse au rythme de la musique.

Aujourd’hui, la pratique du Rara n’est pas uniquement propre à Haïti ; d’autres pays des Caraïbes comme Cuba et la République Dominicaine, où elle est connue sous le nom de Gaga, ont adopté cette tradition culturelle en provenance d’Haïti.

Découvrez les véritables origines de la tradition Rara d’Haïti et rejoignez la célébration!

Un groupe de Lansèt Kod à Jacmel
Photo: Jean Oscar Augus

8. Lansèt kòd

Si vous visitez Haïti pendant la période du Carnaval, vous aurez sans aucun doute l’occasion d’être témoin de l’une des traditions culturelles les plus inoubliables : la célèbre procession des Lansèt Kòd. Certains Haïtiens vous diront qu’ils en ont été traumatisés lorsqu’ils étaient enfants. Ces groupes qui envahissent les rues de villes comme Jacmel, Jérémie ou Cap-Haïtien lors des dimanches précédant le Carnaval ont plus que ce qu’il faut pour impressionner.

Vêtus de cornes de taureau sur la tête et de fouets à la main, ces hommes aux muscles saillants et torse nu envahissent les rues, entièrement recouverts de peinture noire. Oui, vous avez bien lu : ils sont totalement couverts d’une substance noire comme du pétrole brut. Tout au long de la procession du Carnaval, ils offriront une performance qui restera gravée dans votre mémoire pendant un certain temps.

Découvrez-en plus sur la tradition des Lansèt Kòd ici!

Une ligne de danseurs se produisant lors du carnaval à Jacmel, Haïti
Carnaval à Jacmel
Photo: Franck Fontain

9. Carnaval

Le carnaval haïtien est l’un des plus largement reconnus des Caraïbes. Celui organisé à Jacmel a été décrété fête nationale en raison de son attrait artistique, attirant de nombreux touristes chaque année. C’est une manifestation culturelle aux couleurs vives où vous pourrez admirer le talent des artisans haïtiens à travers des thèmes rappelant la flore et la faune du pays.

Cette célébration populaire n’est pas seulement l’occasion pour les artistes et artisans de montrer leurs talents ou d’attirer les visiteurs, mais c’est aussi un moyen pour la population d’exprimer ses problèmes avec les autorités en place. C’est une fête où tous les niveaux de la société se rassemblent sans honte, sans se soucier des barrières sociales.

Si vous souhaitez faire partie des festivités ce février, alors vous feriez bien de vous préparer à faire la fête comme un Haïtien lors du Carnaval de Jacmel.

Un bol de soupe joumou
Soupe Joumou
Photo: Franck Fontain

10. Soup Joumou

Si vous rendez visite à une famille haïtienne le jour du Nouvel An, vous serez agréablement surpris par une pratique culinaire aussi ancienne qu’Haïti : la préparation traditionnelle de la Soupe Joumou. Alors oubliez votre envie de manger autre chose et laissez notre succulente soupe séduire vos papilles.

Préparée à partir d’une base de giraumont (courge turban), d’où la soupe tire son nom, ainsi que de légumes et de tubercules, ce plat est un incontournable dans tous les foyers haïtiens le jour du Nouvel An. Ne soyez pas surpris de voir des gens intégrer la Soupe Joumou à chaque repas servi pendant toute la célébration. C’est tout simplement délicieux.

Cette tradition remonte au 1er janvier 1804, lorsque la jeune nation choisit ce délicieux plat – jusqu’alors réservé aux colonisateurs et invités spéciaux – pour célébrer leur liberté fraîchement acquise.

Vous voulez découvrir ce qui rend la Soupe Joumou si unique ? Plongez dans l’histoire de ce plat et apprenez les bases pour préparer la meilleure Soupe Joumou.

Fête champêtre à Saut d’Eau
Photo: Franck Fontain

11. Fête champêtre

Chaque ville en Haïti a son propre saint patron vers lequel les habitants se tournent pour confesser leurs peines et leurs joies ou formuler des pétitions spéciales. Ces célébrations culturelles des saints patrons, également appelées fêtes champêtres, sont d’un autre niveau.

Indépendamment de leurs croyances religieuses, les habitants d’autres villes provinciales, ainsi qu’une foule de curieux et de touristes, se dirigent vers les villes principales de chaque village pour célébrer la fête dédiée au saint patron.

Aux côtés des pèlerins religieux, il y a aussi les fêtards qui sont là uniquement pour profiter du festival après la Grande Messe de la paroisse locale. Parmi les fêtes champêtres les plus populaires en Haïti figurent les célébrations de Notre-Dame du Mont-Carmel à Saut d’Eau et de Notre-Dame à Petit-Goâve.

Rassemblez-vous avec les locaux et partez en pèlerinage à Saut d’Eau, que ce soit pour des raisons spirituelles ou simplement pour célébrer et faire la fête avec la foule.


Rédigé par Costaguinov Baptiste.

Publié en décembre 2022.


15 faits amusants sur Haïti

Voilier à Labadee
Photo: Jean Oscar Augustin

Faits amusants sur Haïti

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Vous avez probablement déjà entendu parler d’Haïti, que ce soit dans les actualités, en cours d’histoire ou ailleurs. Mais qu’est-ce que vous savez exactement de ce magnifique pays ?

Nous avons rassemblé certains des faits les plus surprenants et intéressants sur notre pays et les personnes formidables qui y vivent. Des célébrations culturelles et des vieux drapeaux aux traditions culinaires insolites et des faits pratiques pour les voyageurs. Alors, continuez à lire et apprenez à mieux connaître Haïti avec ces 15 faits amusants !

Île de Petite Cayemite près de Pestel
Photo: Anton Lau

1. Haïti est (une partie de) une île

Si vous prévoyez de visiter la République d’Haïti, gardez à l’esprit qu’elle constitue en réalité la partie occidentale d’une île qu’elle partage avec une autre république, la République Dominicaine. Le nom de cette île est Hispaniola. La République Dominicaine se trouve à l’est, et sa capitale est Saint-Domingue. Haïti se trouve à l’ouest, et sa capitale est Port-au-Prince. Les deux nations partagent, en plus de l’île, une histoire mouvementée, chacune possédant une identité culturelle unique malgré quelques similitudes qu’elles ont en commun.

Forêt montagneuse à Seguin, Parc National La Visite
Photo: Alamy

2. Haïti est montagneuse.

Peu importe où vous vous trouvez en Haïti, vous serez soit sur une chaîne de montagnes, soit vous en aurez une en vue. Le pays est composé d’une série de paysages montagneux à couper le souffle. En fait, le nom même d’Haïti signifie « terre montagneuse » dans la langue taïno, parlée par les habitants indigènes de l’île.

Donc, si vous aimez la randonnée en montagne, Haïti est la destination touristique idéale pour vous. Deux principales chaînes de montagnes dominent la topographie du pays, s’étendant du nord au sud. Alors, enfilez vos chaussures de randonnée et prenez votre appareil photo, et venez profiter de nos paysages montagneux et de l’air frais de la campagne !

Lever du soleil sur une plage avec des palmiers et un poste de sauveteur
Lever du soleil sur la plage de Ti Mouillage, Jacmel
Photo: Anton Lau

3. C’est l’été toute l’année

En Haïti, il y a du soleil, et encore du soleil ! Dans notre pays, le temps est agréable tout au long de l’année. Le climat tropical signifie généralement une saison chaude et une autre un peu plus douce. Donc, quelle que soit la période de l’année, les plages de sable blanc d’Haïti vous attendent pour vous accueillir. N’oubliez pas d’emporter votre maillot de bain pour vous baigner dans l’océan, car l’été ici ne se termine vraiment jamais – et c’est un fait !

Plage de Labadee
Photo: Shutterstock

4. Nous avons des côtes à couper le souffle

Les Caraïbes sont bien connues pour leurs plages magnifiques, et nos plages figurent parmi les plus belles de la région. Vous pouvez visiter l’île aux Amoureux à l’Île-à-Vache, Labadee à Cap-Haïtien, la côte des Arcadins, la plage d’Anse Blanche près de Pestel, ou Boukanye à Petit-Goâve. Où que vous alliez en Haïti, il y a une magnifique plage de sable blanc à découvrir !

Grotte Marie Jeanne
Photo: CavesOfHaiti.org

5. Haïti possède la plus profonde grotte des Caraïbes

Êtes-vous un fan de spéléologie et d’exploration de grottes profondes ? Si oui, plongez dans l’une des aventures souterraines les plus spectaculaires des Caraïbes. Avec un vaste système de grottes de plus de quatre kilomètres (deux miles et demi), la Grotte Marie Jeanne est la plus profonde des Caraïbes ! Située dans le sud d’Haïti, près de la ville de Port-à-Piment, cette grotte impressionnante et ses cinq niveaux de galeries naturelles et de stalactites vous laisseront, sans aucun doute, sans voix.

Un bol de soupe joumou sur un plateau de service
Soup Joumou
Photo: Anton Lau

6. Une cuisine mondialement reconnue

Lorsque vous découvrez la cuisine haïtienne, nous sommes sûrs que vous voudrez le dire à tout le monde ! En fait, nous avons un plat que l’UNESCO reconnaît comme faisant partie du « Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité ». Le plat qui a obtenu cet honneur est une soupe comme aucune autre, la Soupe Joumou. Cette soupe est un véritable délice pour les papilles, préparée avec du giraumont (courge turban), d’autres légumes, des tubercules et de la viande. Bien qu’elle soit traditionnellement mangée le jour du Nouvel An parmi les familles, tout comme les Américains avec la dinde de Thanksgiving, n’hésitez pas à vous régaler de cette soupe célèbre à n’importe quel moment de l’année ! Ce sera notre plaisir.

En savoir plus sur la Soupe Joumou – Le goût de la liberté !

Piments haïtiens
Photo: Anton Lau

7. Les Haïtiens aiment la nourriture épicée

Puisque nous parlons de la cuisine haïtienne, il est peut-être temps de vous faire savoir que les Haïtiens aiment particulièrement les plats épicés, comme c’est le cas pour beaucoup de nos voisins caribéens. Notre cuisine est épicée avec du piment de chèvre, du vinaigre et toutes les épices cultivées localement sur l’île. Avant de goûter un plat haïtien, vous voudrez peut-être vous préparer, car le goût exceptionnellement épicé de notre cuisine pourrait vous surprendre !

Explorez les saveurs de la cuisine haïtienne à travers cette carte culinaire !

Petit-déjeuner de spaghetti haïtien
Photo: Jean Oscar Augustin

8. Les Haïtiens mangent des spaghetti au petit-déjeuner

Continuons sur le thème de la cuisine haïtienne. Ne soyez pas trop déconcerté par nos habitudes alimentaires, qui peuvent être différentes des vôtres. Par exemple, les Haïtiens adhèrent vraiment au vieil adage selon lequel le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, mangeant souvent des plats assez copieux dès leur réveil. Alors, ne soyez pas surpris si un Haïtien vous propose une grande assiette de spaghetti pour le petit-déjeuner !

Découvrez la street food haïtienne à absolument essayer !

Vendeurs ambulants entourés de paniers de produits frais et colorés sur un marché à Fermathe, Haïti
Vendeurs ambulants, Fermathe
Photo: Franck Fontain

9. Degi

Nous avons un mot pour ce que vous obtenez gratuitement lorsque vous faites vos courses dans nos marchés locaux. Alors, n’oubliez pas de réclamer votre degi lors de votre prochaine visite sur un marché haïtien. Le vendeur l’ajoutera volontiers à vos courses si vous avez effectué un bel achat ou pour vous encourager à revenir !

Deux écolières riant à Corail, Haïti
Écolières à Corail
Photo: Franck Fontain

10. Salutations

Vous serez peut-être surpris par le nombre de salutations différentes que vous entendrez en Haïti. Grâce à la richesse du créole haïtien, vous entendrez bien plus que simplement bonjou. Soyez à l’écoute de salutations comme sak pase(comment ça va ?) ou onè respè (à votre santé !).

homme haïtien vêtu d'une chemise violette avec des os humains célébrant le Fèt Gede
Fèt Gede à Port-au-Prince
Photo: Franck Fontain

11. Les Haïtiens ne célèbrent pas Halloween

Si vous êtes un grand fan des costumes d’Halloween et des enfants allant de porte en porte pour des bonbons, oubliez cela en Haïti. Beaucoup d’Haïtiens n’ont même jamais entendu parler de cette fête, encore moins la célèbrent.

Au lieu de cela, les Haïtiens célèbrent la Fèt Gede, une tradition culturelle semblable à la Toussaint et au Jour des Morts pratiqués au Mexique et dans d’autres pays d’Amérique latine. Des cérémonies sont organisées tout au long du mois de novembre pour apaiser les défunts, les cimetières sont nettoyés et les tombes sont peintes pour accueillir les loa (esprits) de ceux qui reviennent dans le royaume terrestre pendant cette période.

En savoir plus sur cette tradition culturelle unique et découvrir des photos d’une célébration de la Fèt Gede à Gonaïves !

Groupe de pêcheurs à Dame-Marie, Haïti
Pêcheurs à Dame-Marie
Photo: Mikkel Ulriksen

12. Le créole haïtien est la langue créole la plus parlée au monde

Lorsque nous parlons de « langue créole », nous faisons référence à une langue qui s’est développée à partir de la rencontre des langues latines, africaines et amérindiennes durant la colonisation et ses suites. Ces langues sont aujourd’hui parlées dans de nombreuses communautés à travers le monde.

Le créole haïtien, cependant, est la langue créole la plus parlée au monde et c’est également la langue la plus utilisée en Haïti. Il existe même un proverbe haïtien qui témoigne de la simplicité de la langue et du fait que le créole haïtien est aussi facilement compris qu’il est parlé : kreyol pale, kreyol konprann.

Un pot de manba haïtien (beurre de cacahuète épicé)
Photo: Anton Lau

13. Dans notre pays, le beurre de cacahuète est un peu… spécial

Nous parions que vous avez probablement déjà goûté du beurre de cacahuète. Ici, en Haïti, cette délicieuse pâte est connue sous le nom de manba, et elle est souvent utilisée comme tartinade sur du pain ou de la cassave, un pain plat fait à partir de la racine de manioc. Mais ce qui pourrait vous surprendre — bien que cela soit peut-être moins étonnant après avoir lu cet article — c’est que notre beurre de cacahuète est particulièrement épicé, car il est mélangé avec des piments forts, du gingembre et d’autres épices locales. Cela lui donne une saveur puissante qui est unique à Haïti !

14. Le célèbre romancier Alexandre Dumas est d’origine haïtienne

Haïti est connue pour ses nombreux poètes et romanciers qui ont remporté des prix internationaux, notamment des auteurs tels que Jacques Roumain, Frankétienne, Jean-Stephen Alexis, Marie Chauvet, Dany Laferrière, Edwidge Danticat et Yanick Lahens. Mais parmi les romanciers les plus célèbres du monde figurent Alexandre Dumas fils et père, qui sont d’origine haïtienne. L’auteur du roman classique Les Trois Mousquetaires (Dumas père) est en réalité le fils d’un général mulâtre né à Jérémie, lorsque Haïti était encore une colonie française.

15. Que diriez-vous de ce fait amusant ? Le drapeau du Venezuela a été créé en Haïti

Vous connaissez probablement le drapeau du Venezuela avec ses bandes jaunes, bleues et rouges. Mais saviez-vous que ce drapeau a été hissé pour la première fois non pas au Venezuela, mais dans la ville côtière haïtienne de Jacmel ? Plus précisément, le 12 mars 1806. Le drapeau a été conçu à Jacmel par le général Francisco de Miranda, un Vénézuélien qui a commencé la lutte pour la libération du Venezuela, de l’Équateur et de la Colombie. Cette lutte a été reprise par Simón Bolívar avec l’aide du président haïtien de l’époque, Alexandre Pétion.


Rédigé par Costaguinov Baptiste.

Publié en octobre 2022.


Cuisine haïtienne : Carte culinaire d’Haïti

jeune fille haïtienne écrasant un fruit à pain avec un grand mortier dans la cour
Jeune fille écrasant un fruit à pain avec un pilon pour préparer du tonmtonm
Photo: Jean Oscar Augustin

Cuisine haïtienne : Carte gastronomique d’Haïti

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Une carte gastronomique de la cuisine haïtienne

Accompagnez-nous dans un voyage gourmand à travers l’un des plus charmants petits pays des Caraïbes, alors que nous traçons les repères les plus emblématiques du manje peyi – la « cuisine du pays », ou cuisine haïtienne.

Réputé pour son climat caribéen, sa scène artistique florissante et sa vision positive, ce petit pays ne se laisse certainement pas distancer par sa culture culinaire. Fruit de siècles de syncrétisme culturel, la cuisine créole haïtienne est un mélange de styles culinaires caribéens autochtones, africains et coloniaux français, agrémenté d’une touche épicée d’influence espagnole venue de l’est de l’île (et renforcée par la superbe croissance des piments habanero ici !).

De nombreuses recettes haïtiennes « classiques » se sont cristallisées dès les débuts de l’histoire républicaine d’Haïti et ont traversé les époques, mais les Haïtiens sont fiers de leur esprit d’innovation, et la cuisine haïtienne ne fait pas exception.

table avec un bol d'akasan haïtien, du pain, des noix de cajou, de l'anis étoilé et un verre d'eau
Un bol d’akasan
Photo: Jean Oscar Augustin

Commençons par le commencement

Le petit-déjeuner en Haïti commence avec l’akasan, une bouillie épaisse à base de maïs, servie avec du sucre, de la cannelle et du lait de coco. Au fil des ans, des ingrédients comme le lait de vache ainsi que des extraits de vanille et d’amande y ont également été ajoutés. Le nom akasan fait partie de l’héritage linguistique laissé par les habitants indigènes d’Hispaniola – en particulier une tribu appelée les Arawaks, majoritaires sur l’île au moment de sa colonisation.

Les Arawaks nous ont également laissé la recette du kasav. Comparable à une galette, le kasav est préparé à base de manioc et se déguste généralement avec du beurre de cacahuète ou de l’avocat. Certains innovent et savourent leur kasav avec une omelette ou du fromage.

table avec du café haïtien, du manioc, des fruits et du beurre de cacahuète
Petit-déjeuner haïtien avec kasav
Photo: Jean Oscar Augustin

Aujourd’hui, chaque département a sa propre spécialité culinaire. Les villes côtières comme Jacmel, Les Cayes et Port-Salut sont réputées pour leurs plats à base de poisson frais – frit, bouilli, grillé ou en sauce – accompagné de riz, de bananes plantains ou d’autres tubercules comme l’igname, le taro ou les patates douces.

Grand’Anse

Le département de la Grand’Anse, dont le chef lieu est Jérémie, est célèbre pour son tonmtonm ; un plat d’origine africaine, importé dans les Caraïbes par le commerce des esclaves. Le tonmtonm est une préparation de fruit à pain pilé, servie avec une sauce gonbo — à base de gonbo — et se mange généralement avec les mains. La tradition veut que le tonmtonm soit avalé sans être mâché, pour vraiment en apprécier toutes les saveurs.

La Grand’Anse est également le berceau du konparèt : des biscuits épais, nourrissants et sucrés, préparés avec de la farine, du sucre et du lait, et aux saveurs délicieuses. Ils peuvent être consommés en apéritif, mais attention à ne pas en abuser ; ils sont assez rassasiants.

deux assiettes de fruit à pain écrasé et de tonmtonm haïtien
Tonmtonm haïtien
Photo: Jean Oscar Augustin

Ouest

La ville de Petit-Goâve est réputée pour son dous makòs : une douce friandise à base de lait qui fond lentement sur la langue. Si vous faites un arrêt à Petit-Goâve, un bon morceau de dous makòs fera un excellent dessert après une assiette de fruits de mer fraîchement cuisinés.

Nord

De l’autre côté de l’île, au nord, tout le monde s’accorde à dire que la ville de Cap-Haïtien regorge de cuisiniers talentueux. Espérant tirer parti de cette réputation, de nouveaux restaurants émergent régulièrement dans la ville, offrant ainsi toujours quelque chose de nouveau à découvrir (et de nouveaux entrepreneurs à soutenir) pour les visiteurs fidèles.

La cuisine de Cap-Haïtien est particulièrement réputée pour ses recettes à base de noix de cajou, alors ne manquez pas d’essayer quelques plats locaux aux noix de cajou pendant votre séjour ! Originaire du Brésil, le cajou est aujourd’hui une culture importante dans toute la Caraïbe, et la majorité de ceux d’Haïti sont cultivés ici même, dans le département du Nord.

Artibonite

L’Artibonite, juste au sud-ouest du département du Nord, est le centre de la production de riz et de lalo en Haïti, un ragoût d’origine africaine. Aussi appelé épinard égyptien ou oseille de l’Afrique de l’Ouest, le lalo est le nom local du jute. Aux États-Unis et en Europe, le jute est peut-être mieux connu comme source de fibre pour les cordages, mais ici en Haïti (et dans la plupart des régions d’Afrique et d’Asie), cette plante aux multiples talents est largement utilisée en cuisine.

Pour préparer le lalo, on cueille de fraîches feuilles de jute bien vertes, puis on les fait mijoter avec des épinards, des oignons, des poivrons et de l’ail, ainsi que des morceaux de poisson ou de viande assaisonnés à la créole. Ce qui distingue le lalo de Montrouis des plats de lalo que l’on trouve ailleurs dans la province de l’Artibonite – et qui en fait une spécialité à goûter absolument – c’est qu’il est préparé avec des crabes de mer fraîchement pêchés.

deux assiettes de lalo haïtien avec du riz
Lalo haïtien avec du riz
Photo: Jean Oscar Augustin

Et où que vous alliez, vous trouverez…

Des patates douces et du maïs.

Les patates douces sont présentes dans plusieurs recettes classiques haïtiennes, comme le patat ak lèt (patate au lait), préparé en faisant d’abord bouillir la patate, puis en la pelant et en la nappant de lait sucré, avec juste une pincée de sel pour en rehausser les saveurs naturelles.

Le maïs est consommé partout dans le pays et fait partie de nombreux repas. Dans sa forme la plus simple, cet aliment de base se présente sous forme de polenta chaude et crémeuse – appelée mayi moulen en Haïti. Le maïs peut également être bouilli (quel plaisir de croquer dans un épi juteux, imprégné de la sauce dans laquelle il a cuit !). Il est l’ingrédient principal du konsonmen, un ragoût composé de maïs, riz, haricots et d’autres délicieux ingrédients. Le maïs est aussi à l’honneur dans le tchaka, un ragoût épais et riche, composé de maïs, de viande (beaucoup de viande), de légumes et de purée de haricots. Vous trouverez également le maïs fumé, et dans le pèt-pèt. Le pèt-pèt n’est en fait que du popcorn, mais nous devons le mentionner, car son nom haïtien est un vrai plaisir à prononcer !

Partez pour un voyage culinaire à travers Haïti !

On ne peut pas dessiner une carte d’Haïti avec seulement des collines, des vallées, des montagnes et des plages. Plutôt que de se fier uniquement à un itinéraire physique, pourquoi ne pas utiliser votre voyage actuel — ou le prochain — pour découvrir Haïti à travers ses saveurs variées ? Audacieuse, mais toujours équilibrée, la cuisine haïtienne est aussi diversifiée et nuancée que le peuple de l’île.


Rédigé par Melissa Beralus et traduit par Kelly Paulemon.

Publié en janvier 2022


Rencontrez les locaux: l’acteur haïtien Jimmy Jean-Louis

acteur haïtien en costume noir avec des photographes
Jimmy Jean-Louis
Photo: ITAR-TASS News Agency / Alamy Live News

Acteur haïtien Jimmy Jean-Louis

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Jimmy Jean-Louis est l’un des visages haïtiens les plus populaires du cinéma international. Après avoir commencé comme danseur, puis exploré le théâtre musical et le mannequinat, il a fait ses débuts dans des films haïtiens avant de passer sur la scène américaine, où il est devenu une source de fierté pour de nombreux compatriotes le suivant depuis leur île natale.

Actuellement basé à Los Angeles, Jimmy entretient toujours une relation profonde, forte et de longue date avec Haïti, qu’il visite dès qu’il le peut, tout en cultivant son appréciation – ainsi que celle de ses pairs – pour tout ce que l’île a à offrir.

Nous avons discuté avec Jimmy Jean-Louis, star du film « Citation » sur Netflix, de ses activités et lieux préférés en Haïti.

Acteur haïtien devant une statuette dorée géante des Oscars
Jimmy Jean-Louis
Photo: ITAR-TASS News Agency / Alamy Live News

Lorsque vous voyagez en Haïti, où séjournez-vous habituellement ? Dans la capitale ou dans votre ville natale ?

J’essaie de faire les deux parce que j’ai grandi à Pétion-Ville — même si je suis originaire de Bainet — donc j’essaie de passer un peu de temps là-bas, mais je fais aussi en sorte de me rendre à Jacmel. J’apprécie vraiment Jacmel, plus précisément Kabik, et si je suis en Haïti pour une longue période, je peux essayer de visiter d’autres endroits dans le Sud, que ce soit Les Cayes — vous savez, toute cette région. Mais pour moi, c’est vraiment Pétion-Ville et Jacmel.

Si vous deviez visiter Haïti avec un ami qui n’y est jamais allé et passer quelques jours à Port-au-Prince, pourriez-vous nous guider à travers quelques incontournables que vous pensez qu’il devrait absolument voir ou faire pendant son séjour ?

J’essaierais absolument d’arriver un jeudi, juste pour commencer fort avec la soirée RAM à l’Hôtel Oloffson. Ensuite, je ferais certainement un beau tour de la ville, parce que je pense qu’elle est tellement riche en couleurs et en vie, c’est incontournable ; puis, monter en montagne, peut-être manger au restaurant L’Observatoire.

Il faut absolument faire une balade jusqu’à Kenscoff. Je m’arrêterais probablement pour prendre un verre, peut-être à l’Hôtel El Rancho, juste pour leur montrer cet aspect d’Haïti, et je ferais aussi un arrêt chez un vendeur ambulant pour acheter quelque chose de local. Peut-être un peu de griyo !

Et si vous deviez les guider pour un week-end de 2 à 3 jours dans une ville de province de votre choix, où les emmèneriez-vous et que feriez-vous ?

Vous savez quoi, j’irais probablement en voiture jusqu’à l’Île-à-Vache, aux Cayes. Je passerais une nuit à l’Île-à-Vache. Ensuite, je les emmènerais à Port-Salut pour profiter de la plage, et peut-être, si j’ai le temps, visiter les Grottes Marie-Jeanne, car je trouve que c’est spectaculaire.

Sur le chemin du retour, je les emmènerais certainement à Jacmel pour une journée aussi ; parcourir les rues de Jacmel, découvrir les artisans, et passer une belle journée à la plage, que ce soit à Timouyaj, Kabik ou Raymond-les-Bains.

Avez-vous une plage préférée ?

Kabik, à Cayes-Jacmel. Mais encore une fois, tout dépend de la période de l’année. Quand l’eau est claire à Kabik, c’est merveilleux. Vous pouvez aussi manger dans ce restaurant, juste au bord de l’eau, c’est un endroit agréable.

Avez-vous un endroit préféré à Port-au-Prince où vous aimez aller manger ?

C’est difficile ; ce n’est pas forcément pour la nourriture. Par exemple, l’Hôtel Oloffson est un bon endroit quand il y a de l’animation, parce que je pense que c’est un mélange intéressant de toutes sortes de personnes, et une belle représentation de la culture haïtienne, réunie en un seul lieu. Que vous fassiez partie de la bourgeoisie, que vous soyez une personne aisée ou pauvre, vous pouvez trouver votre place à l’Oloffson. C’est ce que j’apprécie chez cet endroit.

Y a-t-il une période de l’année que vous préférez pour venir en Haïti ?

La période entre la fin d’une année et le début de la suivante offre le climat le plus agréable ; il fait moins chaud, vous voyez ? Mais sinon, je n’ai pas vraiment de préférence ; c’est vrai que juillet et août peuvent être un peu trop chauds, la plupart du temps, mais honnêtement, ça ne me dérange pas, parce que j’aime Haïti en toutes saisons.

Si vous pouviez donner quelques recommandations à ceux qui n’ont pas encore visité Haïti, ou à ceux qui y sont venus une fois mais souhaitent revenir, que leur diriez-vous ?

Si la personne n’est pas à l’aise dans le pays, cela peut être un peu plus délicat. Je leur recommanderais de trouver quelqu’un en qui ils peuvent avoir confiance et de suivre les conseils de cette personne.

Quand j’y vais, je demande à l’un de mes cousins de m’accompagner. C’est simplement pour avoir une présence. Et grâce à cette présence, on peut pratiquement aller n’importe où, parce que cette personne qui vit en Haïti sait comment le pays fonctionne. Je leur fais donc entièrement confiance.

Je recommanderais également vivement le Nord — c’est-à-dire aller au Cap-Haïtien, passer une journée à visiter la Citadelle, une autre journée à l’Île-à-Rat ou à Labadie. Vous pourriez aussi passer un très bon week-end à faire cela, car le Cap-Haïtien regorge de sites historiques et de monuments à découvrir.

Les sites dans le Nord sont légèrement différents des autres régions, et si je devais choisir un restaurant au Cap-Haïtien, ce serait bien sûr le Lakay Restaurant. Ce qui est également appréciable avec le Nord, c’est qu’il bénéficie de vols directs depuis l’étranger, ce qui facilite la transition.

Si vous pouviez influencer la perception des gens sur Haïti, que souhaiteriez-vous leur dire ?

Pour tout vous dire, il y a une chose que les gens disent toujours lorsqu’ils parlent d’Haïti, et c’est l’expression selon laquelle c’est la « Perle des Caraïbes ». J’adore utiliser cette expression, parce que ce qui a été la Perle des Caraïbes peut le redevenir ; tout dépend de la manière dont nous abordons le pays. Comment faire comprendre aux gens que ce qui a été, l’est toujours ? Ce qui a existé existera toujours, peu importe ce qui se passe actuellement.

Haïti reste le seul et le premier pays à avoir combattu pour obtenir son indépendance, ce qui signifie qu’il est la première république noire de l’hémisphère occidental. C’est extrêmement important, et personne ne pourra jamais enlever cela à Haïti. C’est donc un excellent point de référence pour quiconque souhaite en savoir plus sur Haïti. Il faut commencer par là.

un homme allongé dans un hamac près de l'océan
Jimmy Jean-Louis dans un hamac sur la plage de Kabik, Cayes-Jacmel
Photo: Jimmy Jean-Louis

Entretien réalisé par Kelly Paulemon.

Publié en novembre 2021


Découvrez Haïti virtuellement depuis chez vous

Côte haïtienne spectaculaire avec forêt tropicale et bateau rapide
Plage Anse Baguette près de Jacmel
Photo: Franck Fontain

Découvrez Haïti virtuellement depuis chez vous

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Si vous êtes comme nous, le besoin de vous connecter à Haïti, ou même d’y être en ce moment, n’a jamais été aussi fort. Les seize derniers mois ont été éprouvants, à la fois d’une manière familière et nouvelle, et nous ont poussés à nous adapter de façons que nous n’aurions jamais imaginées. Alors qu’Haïti affronte les tempêtes de la pandémie en cours, des troubles sociopolitiques et l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, le sentiment de nostalgie pour Haïti – et d’une certaine manière, pour ceux qui, sur l’île, nous donnent ce sentiment d’être chez nous – est difficile à ignorer.

Depuis le 7 juillet, Haïti ressemble à un espace liminal où personne ne sait vraiment où se placer ni comment se comporter. La nouvelle de l’assassinat de Jovenel Moïse a secoué la capitale aussi fortement que les villes environnantes et les provinces éloignées. Dans les jours qui ont suivi cet événement, les rues de Port-au-Prince étaient plus calmes qu’un dimanche habituel ; l’inquiétude et l’anticipation imprégnaient l’air, et les gens hésitaient à sortir, craignant ce qui pourrait arriver ensuite. Bien que, depuis, les choses semblent avoir retrouvé une certaine normalité, il est très clair pour tout le monde en Haïti qu’un retour à la normale n’est pas envisageable pour l’instant.

rue de ville avec circulation et anciens bâtiments coloniaux
Ancienne maison gingerbread au Cap-Haïtien
Photo: Franck Fontain

Cela laisse des personnes comme nous – et des personnes comme vous aussi, qui sont fascinées par Haïti et qui ne souhaitent rien d’autre que courir et embrasser l’île – perdues et déconcertées. Si la pandémie ne semblait déjà pas être une bonne période pour voyager en Haïti sans raison particulière, les récents événements sont encore une raison supplémentaire de reconsidérer l’achat d’un billet d’avion. Tout comme vous pourriez être impatients de prendre l’avion pour vos vacances d’été, nous hésitons à vous recommander de le faire.

Ce que nous nous sentons à l’aise et impatients de vous recommander, cependant, c’est de visiter Haïti depuis chez vous.

Ici même, sur Visit Haiti.

assiette avec poisson grillé, bananes plantains frites, frites et salade
Poisson grillé au Coin des Artistes – Vivano, Pétion-Ville
Photo: Alain David Lescouflair

Cuisinez à travers l’île

L’une des choses que nous préférons à propos d’Haïti est à quel point l’histoire et la culture du pays sont accessibles à travers sa cuisine. De nombreux fruits haïtiens sont disponibles sur les marchés étrangers, comme l’incontournable mangue haïtienne ; pensez à faire vos courses dans votre épicerie caribéenne locale pour découvrir certains de nos parfums estivaux préférés. C’est également l’occasion idéale de commander l’un des meilleurs rhums qu’Haïti a à offrir et d’organiser une dégustation à domicile. Nous adorons la façon dont ces rhums s’accordent parfaitement avec les plats emblématiques d’Haïti.

Coucher de soleil à travers la forêt de la Forêt des Pins, Haïti
Coucher de soleil, Forêt des Pins
Photo: Anton Lau

Apportez l’extérieur à l’intérieur

Si vous êtes un amoureux de la nature, vous apprécierez peut-être essayer de repérer la faune haïtienne dans votre quartier pendant le week-end. Vous serez heureux de savoir qu’Haïti abrite de magnifiques forêts, comme la Forêt des Pins, que vous voudrez absolument ajouter à votre liste de lieux à visiter lors de votre prochain voyage. Nous avons aussi de bonnes nouvelles pour les passionnés d’ornithologie : vous pourrez probablement observer une partie de la faune ailée d’Haïti là où vous vivez.

Une femme en bikini se détend dans une fenêtre en tenant un livre
Lecture de livre en Haïti
Photo: Amanacer / Emily Bauman

Apprenez les couleurs de la culture haïtienne

C’est également le moment idéal pour vous plonger dans la richesse du patrimoine et de la culture haïtienne, qui marqueront chaque pas que vous ferez sur l’île dès que vous pourrez de nouveau voyager en Haïti. Nous vous recommandons vivement de découvrir ce qu’il faut faire lors d’une cérémonie vaudou, ou encore où rencontrer et acheter des œuvres des meilleurs métalliers haïtiens. Et en attendant de pouvoir vous rendre sur l’île en toute sécurité, notre quiz How Haitian Are You et notre liste des meilleurs livres sur Haïti sont un excellent moyen de rester prêt pour votre prochain voyage.

Vue aérienne d'un village côtier avec une zone de marché et des bateaux
Lever du soleil sur le port de Marigot
Photo: Franck Fontain

Visitez Haïti, directement depuis votre écran

L’une des façons dont nous sommes ravis de vous aider à visiter Haïti depuis le confort de votre maison est à travers nos journaux photo. Accompagnez-nous dans une visite visuelle et virtuelle de l’île. Nos journaux photo sont réalisés par des photographes haïtiens et présentent différentes régions du pays. En ce moment, vous pouvez faire un mini-voyage à Saint-Marc, en Grand’Anse, ou même à Marigot.

portrait d'une jeune fille haïtienne stylée, avec de longues dreadlocks et un foulard rouge
Ann-Sophie à Port-au-Prince
Photo: Ted Olivier Mompérousse

Rencontrez Haïti, Rencontrez les Locaux

Dans un autre effort pour vous rapprocher d’Haïti et de son peuple résilient, inspirant et brillant, nous sommes également ravis de vous présenter notre série Rencontrez les Locaux. Il n’est un secret pour personne qu’Haïti et les Haïtiens ont une forte personnalité ; cela se reflète dans la nourriture, et cela se reflète dans la musique. Ce que nous voulons partager, c’est comment chaque Haïtien contribue à peindre le tableau coloré qu’est Haïti aujourd’hui. Vous pouvez commencer ici, en lisant notre entretien avec Ann-Sophie Hamilton, une militante pour le tourisme durable.

Et regardez notre vidéo où nous parlons à Isaac, un peintre de Dame-Marie.


Rédigé par Kelly Paulemon

Publié en août 2021