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La véritable histoire des zombies haïtiens (Perspectives d’un initié)

Visualisation d’un zombie haïtien
Photo : Jean Oscar Augustin

Perspectives d’un initié : Découvrez la véritable histoire des zombies haïtiens

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Embarquer pour un voyage signifie s’éloigner de la familiarité de la maison, s’aventurer dans des territoires inconnus et vivre des transformations profondes—non seulement dans notre environnement, mais aussi en nous-mêmes.

L’histoire que vous vous apprêtez à lire pourrait ressembler à cela. C’est un voyage au cœur de la culture haïtienne, où vous rencontrerez l’un des aspects les plus mystifiants et mal compris de son folklore : le zombie.

Que vous évoque le mot « zombie » ? Ces êtres terrifiants, dévoreurs de chair, sont devenus des incontournables des films d’horreur et des jeux vidéo au cours des dernières décennies. Du film emblématique de 1968, La nuit des morts-vivants, aux phénomènes modernes comme la série The Walking Dead et des jeux tels que Resident Evil, les zombies se sont solidement enracinés dans la culture pop mondiale.

Cependant, beaucoup ignorent que le mythe du zombie trouve son origine ici même en Haïti. En fait, le mot lui-même est un mot en créole haïtien. Et bien que la représentation hollywoodienne des zombies soit très éloignée du mythe haïtien original, tous doivent leur héritage à Haïti, et en particulier à la mémoire des personnes réduites en esclavage de l’île.

Alors, comment ce mythe a-t-il évolué pour devenir une partie importante de la culture pop mondiale, un point de référence culturel collectif reconnu dans le monde entier ?

Pour connaitre la véritable histoire, nous allons devoir remonter dans le temps—pas seulement jusqu’aux années 1980, où la fascination mondiale la plus récente pour les zombies a commencé. Nous allons remonter jusqu’aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Tombe dans un cimetière
Photo : Alain David Lescouflair

Origines du mythe du zombie

L’histoire des zombies en Haïti remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles, pendant l’ère de Saint-Domingue, une colonie brutalement gouvernée par la France. Les colons français ont contraint des Africains réduits en esclavage à travailler dans des plantations de sucre, leur soumettant à des conditions inhumaines et extrêmes. Le taux de mortalité était si élevé que la moitié des esclaves amenés d’Afrique mourait dans les quelques années qui suivaient, poussant les Français à renouveler continuellement leur main-d’œuvre avec de nouveaux captifs. Cette époque d’exploitation brutale et les craintes et croyances omniprésentes des personnes réduites en esclavage ont semé les graines de ce qui allait évoluer en le mythe moderne du zombie.

Les zombies sont un aspect important et unique du folklore haïtien, semblable aux rôles des épouvantails ou des vampires dans les récits occidentaux. Le monde nocturne des légendes haïtiennes est peuplé de myriades d’entités, chacune reflétant des croyances sociales et spirituelles plus profondes. Parmi elles se trouvent des cochons sans poils, considérés comme les incarnations de puissantes sociétés secrètes qui patrouillent la nuit, des Lougawou assoiffés de sang, et le gigantesque Mèt Minwi, dont vous pouvez apprendre davantage ici.

C’est dans ce paysage grouillant d’entités mythiques que le concept de zombie est né—un concept profondément lié aux croyances culturelles héritées d’Afrique. Le mot créole « zonbi » serait dérivé du mot kikongo « nzumbi, » qui se traduit par ‘âme’ ou ‘esprit des morts.’ Cette origine met en lumière une peur profonde en Haïti concernant le vol de l’âme—un destin considéré comme pire que la mort elle-même.

Visualisation d’un zombie haïtien
Photo : Jean Oscar Augustin

Mésinterprétations par les médias occidentaux

Bien que le folklore haïtien soit riche en entités mystiques, c’est le zombie qui a captivé l’imagination d’Hollywood et a atteint une renommée mondiale. Cette fascination a commencé pendant la longue invasion et occupation des États-Unis en Haïti, à partir de 1915, lorsque des soldats et des journalistes rentrants ont rapporté des histoires exotiques de l’île des Caraïbes. Leurs récits dépeignaient Haïti à la fois comme une terre exotique et sauvagement mystique, une représentation qui a fasciné le public des États-Unis.

Le livre de voyage à succès de 1929, L’île magique de William Buehler Seabrook, a joué un rôle crucial dans la formation des perceptions des États-Unis sur la culture haïtienne. Ce livre a introduit le concept de zombie haïtien dans la culture populaire des États-Unis, préparant le terrain pour une série d’adaptations sensationnalistes et exploitantes. La plus notable d’entre elles est le film de 1932, Les morts-vivants.

La fascination précoce pour les zombies a également suscité un intérêt scientifique et littéraire. L’anthropologue Zora Neale Hurston, influencée par l’histoire qu’elle a lue dans L’île magique, s’est rendue en Haïti en 1936 pour étudier le Vodou haïtien et le folklore. Son livre suivant, Tell My Horse, explore le réalisme magique d’Haïti et relate son exploration de la croyance séculaire des zombies.

Bien que certains critiques aient rejeté ses récits comme de la fiction urbaine, le travail de Hurston a mis en lumière la profonde connexion entre les zombies et le folklore haïtien. Elle a révélé que des sorciers locaux, appelés bòkò, pouvaient prétendument utiliser une potion secrète pour altérer les fonctions vitales et cérébrales des individus, les transformant en morts-vivants, semblables aux zombies du folklore haïtien.

De cette exploration a commencé une véritable chasse aux zombies en Haïti, attirant de nombreux chercheurs en quête de la célèbre poudre de zombie. Chaque nouveau livre et cycle de médiatisation avait tendance à se concentrer sur des histoires sensationnalistes et exotiques ou à déboulonner des mythes. Cette tendance s’est poursuivie avec des ouvrages comme le livre de 1988 Le Serpent et l’Arc-en-ciel, qui a ensuite été adapté en film, et même un documentaire de VICE en 2012 intitulé Investigating the Haitian Zombie, qui était, au mieux, irrespectueux et superficiel.

Malgré ces interprétations, le zombie reste une partie intégrante de notre paysage culturel haïtien. Les zombies figurent dans nos récits, nos célébrations carnavalesques, nos proverbes, nos pratiques religieuses, et même dans notre Code pénal.

Comme le souligne Zora Neale Hurston avec force, « en Haïti, les histoires de zombies se répandent et circulent comme une brise froide. » Même un court séjour ici suffit à entendre les récits glaçants de corps volés à la tombée de la nuit et de morts ressuscités pour un travail servile. Ces histoires, imprégnées des réalités des oppressions passées et des craintes actuelles, continuent de façonner la compréhension haïtienne de la vie, de la mort et de l’au-delà.

Aube au cimetière
Photo : Alain David Lescouflair

Démystifier le zombie haïtien

Contrairement à la représentation dans la culture populaire occidentale, en Haïti, un zombie est un être humain toujours vivant dont les facultés mentales ont été gravement altérées. Dans la société haïtienne, il est courant de décrire de manière métaphorique une personne avec des capacités mentales réduites ou qui montre de la paresse comme étant un zombie. Cela se reflète dans le proverbe créole populaire : « si m ap mache tèt atè sa pa vle di m zombi pour sa » (ce qui signifie « si je marche la tête baissée, cela ne fait pas de moi un zombie »)

Une exploration plus approfondie des croyances et traditions haïtiennes révèle le rôle significatif du sel dans la mythologie des zombies. Être un zombie dans la culture haïtienne est souvent perçu comme un état où une personne reste constamment sous le contrôle d’un bokor ou sorcier. Le bokor doit régulièrement administrer une potion spéciale pour maintenir sa victime dans un état d’inconscience et garder le contrôle. Le sel est reconnu comme l’un des antidotes à cet état ; on croit qu’un zombie qui goûte au sel retrouvera ses sens, comme le dit le proverbe haïtien : « zonbi goute sel li pa mande rete » (un zombie qui goûte au sel ne demandera pas à rester).

Zombies comme symboles de résistance

Dans la culture populaire haïtienne, la représentation des zombies crée une puissante symbolique de la relation de servitude entre le zombie et son créateur. Cette relation reflète les dynamiques maître-esclave de la période coloniale, où la mort était souvent perçue comme une échappatoire miséricordieuse aux dures réalités du travail forcé.

De plus, la zombification est considérée par certains comme une forme de résistance contre l’esclavage. C’est une stratégie qui aurait été employée par des sociétés secrètes formées par des esclaves en fuite. Ces groupes, s’appuyant sur leurs vastes connaissances en botanique, ont développé des poisons et des remèdes. Au-delà de la pratique horrifiante de l’empoisonnement des nouveau-nés pour leur épargner les horreurs de l’esclavage, on croit également que la zombification a été utilisée par certains esclaves comme un moyen de s’échapper des plantations.

Folklore des zombies vs. Réalité

La fascination durable pour les zombies du folklore haïtien, ainsi que les recherches scientifiques approfondies qu’elle a inspirées, proviennent en grande partie d’un désir occidental de démystifier ce qui, pour le peuple haïtien, sont des croyances profondément intimes. En Haïti, tout comme pour leurs ancêtres africains, la mort—qu’elle soit naturelle ou induite—n’est pas une fin, mais un voyage qui peut être semé de complications.

Lorsque les Haïtiens parlent des zombies, des Lougawou et des cochons sans poils avec la même décontraction que s’ils discutaient de la météo, cela reflète une familiarité culturelle avec ces concepts, plutôt qu’un besoin de les déchiffrer. Ils n’ont pas peur du mystère de la poudre de zombie, mais de la véritable possibilité de perdre l’essence de leurs âmes, ayant été témoins de « revenants »—ceux qui reviennent comme de simples ombres de leurs anciens selves—et ainsi, ils acceptent la réalité des zombies.

Cette profonde connexion entre l’imaginaire haïtien, le Vodou, l’héritage culturel africain et l’héritage traumatique de l’esclavage explique la présence omniprésente des zombies dans la vie haïtienne. Un zombie symbolise plus qu’une simple figure spectrale ; il incarne les peurs d’un peuple soumis par des promesses rompues, l’application de contrats par la crainte de représailles surnaturelles, et même la peur d’un fiancé de rompre un engagement, de peur de se retrouver piégé dans une rétribution mystique, enfermé dans une bouteille ou perdu dans un champ de maïs.

Zora Neale Hurston a conclu avec poignance que la clé pour comprendre les zombies ne résidait pas dans la recherche d’une potion secrète ou dans le démenti de la mythologie d’un autre peuple. C’était en réalité de croire en eux. « Si vous pouviez tordre votre esprit pour voir ce fait, alors vous aviez fait un pas de géant vers la compréhension d’Haïti—et surtout, de sa spiritualité—de l’intérieur. »


Écrit par Costaguinov Baptiste

Publié en juillet 2024.


Entendez les échos de la sagesse dans 12 proverbes haïtiens

Paysage à Marchand-Dessalines, Artibonite
Photo: Jean Oscar Augustin

Entendez les échos de la sagesse dans 12 proverbes haïtiens

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Ici en Haïti, la richesse de la langue créole se manifeste à travers ses proverbes captivants. Ancrés dans la vie quotidienne, ces proverbes haïtiens offrent un aperçu d’un monde où la sagesse est transmise de génération en génération à travers des expressions mémorables et percutantes.

Imaginez pouvoir comprendre et même partager ces perles de sagesse. Qu’il s’agisse de donner des conseils ou d’interpréter les complexités de la vie, ces proverbes sont pratiques, profonds et applicables dans une variété de situations.

Voici votre occasion de plonger dans certains des proverbes les plus couramment utilisés en Haïti. Parfaits pour enrichir vos conversations et vos expériences lors de votre prochain voyage en Haïti, ces expressions ne sont pas seulement des mots, mais des portes d’entrée vers une compréhension et des connexions plus profondes.

1. « Twò prese pa fè jou louvri »

“Pas besoin d’être trop pressé, cela ne fera pas arriver le jour plus tôt.“ Ce proverbe haïtien s’adresse à ceux qui luttent contre l’impatience. Il peut être interprété de plusieurs manières. Soit il suggère de ne pas se précipiter dans vos tâches pour terminer plus vite — ce qui n’est jamais une bonne idée — soit il rappelle que, peu importe la situation, il faut faire preuve de patience, car finalement, le jour se lèvera et la situation s’améliorera.

2. « Baton ki bat chen nwa se li ki bat chen blan »

Signifiant “Le bâton utilisé pour frapper le chien noir sera également utilisé pour frapper le chien blanc.“ Ne vous inquiétez pas, nous ne promouvons pas la violence contre les animaux en Haïti. Si ce proverbe mentionne ces créatures à fourrure, c’est seulement de manière métaphorique pour illustrer la célèbre parabole biblique : ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Par conséquent, évitez de vous nuire ou de vous engager dans toute action qui pourrait affecter les autres, car cela pourrait se retourner contre vous…

3. « Kabrit ki gen twop mèt mouri nan solèy »

Avez-vous déjà connu un retard dans un projet de groupe parce que vous comptiez sur les autres membres pour progresser, et au final, personne n’a rien fait ? Ce proverbe haïtien, qui se traduit par “une chèvre avec trop de propriétaires meurt au soleil“, est un excellent exemple qui met en garde contre la paresse et le fait de compter sur les autres pour s’occuper de ce qui relève de notre responsabilité personnelle.

4. « Avan w te pikliz sonje w te chou nan mache kwabosal »

“Avant que tu sois pikliz, souviens-toi que tu étais chou au marché de Kwabosal. » Le pikliz, étant un condiment épicé qui mélange chou, carottes, piments forts et oignons, est un élément essentiel de nombreux plats haïtiens. Mais ce proverbe n’est pas seulement une publicité gratuite pour le pikliz ; en réalité, il met en garde contre l’orgueil et la vanité qui nous font parfois oublier nos origines. Par conséquent, restons humbles et n’oublions jamais d’où nous venons.

5. « Lavi koute chè men li pa vann mache »

« La vie est chère, mais elle ne se vend pas au marché. » Faut-il vraiment expliquer ce célèbre proverbe haïtien ? Il rappelle l’importance et la brièveté de la vie, donc si vous avez quelque chose à faire, n’attendez pas jusqu’à demain.

6. « Sak vid pa kanpe »

Un proverbe largement utilisé en Haïti, « un sac vide ne peut pas se tenir droit », illustre une vérité simple: personne ne peut travailler ou fonctionner efficacement le ventre vide. Cette expression souligne non seulement le besoin d’une alimentation de base, mais rappelle également la valeur d’une juste compensation pour les efforts fournis. De plus, elle met en avant l’importance du repos et de la récupération pour maintenir la productivité et le bien-être.

7. « Mache chèche pa janm domi san soupe »

Les Haïtiens ont la réputation d’être des travailleurs acharnés, et ce proverbe, signifiant « celui qui cherche activement ne dort jamais sans souper », résume parfaitement cette caractéristique. En effet, quiconque travaille dur et avec détermination, dans l’imaginaire collectif haïtien, est toujours récompensé à la fin.

8. « Bay kou bliye, pote mak sonje. »

« Celui qui porte le coup oublie, celui qui porte la marque se souvient pour toujours. » Comme de nombreux autres proverbes qui encouragent la retenue, celui-ci nous rappelle que, contrairement à l’agresseur, la victime porte l’offense qui lui a été faite bien après. Par conséquent, nous devrions être prudents avec ce que nous disons et faisons, même dans la colère.

9. « Bat Chen tann met Li »

Le concept de karma existe dans toutes les langues, et en créole haïtien, il est illustré par ce proverbe qui se traduit par « frappe le chien et attends la réaction du maître ». En résumé, cela signifie que pour toute action entreprise, surtout si elle est répréhensible, il faut s’attendre à des conséquences.

10. « Ak pasyans w a wè trip foumi »

« Avec patience, tu trouveras les entrailles de la fourmi. » L’impatience est souvent considérée comme un mauvais défaut et un mauvais conseiller. Suivez le conseil des Haïtiens et soyez patient, car même dans les moments les plus extrêmes, vous finirez par trouver une issue.

11. « Sèl pa janm vante tèt li di li sale »

Ce proverbe haïtien, signifiant « le sel ne se vante jamais d’être salé », exprime élégamment la valeur de laisser son travail parler de lui-même. Il a une double interprétation. D’une part, il suggère que la sincérité et le professionnalisme se mettent en avant naturellement. D’autre part, il sous-entend qu’une auto-promotion excessive peut en réalité compenser des lacunes.

12. « Mezi lajan w, mezi wanga w. »

« Votre service correspondra au prix que vous paierez. » Essentiellement, ce proverbe signifie que vous ne devriez pas chercher à obtenir plus que ce que vous pouvez vous permettre ; sinon, c’est de la vanité, et cela ne se termine jamais bien. Il vaut donc mieux s’assurer d’avoir les moyens de se permettre davantage ou de se contenter de peu avec dignité.

Si vous avez aimé cette liste de proverbes haïtiens, pourquoi ne pas explorer les mots et expressions en créole haïtien qui vous permettront de parler comme un local ?


Rédigé par Melissa Béralus.

Publié en décembre 2023.


Votre guide ultime du Carnaval en Haïti

Costumes de carnaval, Jacmel
Photo: Franck Fontain

Votre guide ultime du Carnaval en Haïti

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Le Carnaval en Haïti n’est pas seulement un festival, c’est une véritable institution culturelle qui coule dans les veines de son peuple. Pour les Haïtiens, la musique est un mode de vie, et pendant le Carnaval, c’est comme si tout le pays s’animait dans un arc-en-ciel de couleurs, de sons et de rythmes.

Mais ce n’est pas seulement une fête — le Carnaval est une expérience transformative qui bouscule les choses et inspire le changement.

Alors, continuez à lire pour découvrir ce qui rend le Carnaval en Haïti si unique et, qui sait, peut-être planifier votre propre voyage pour vous joindre à la fête !

Costumes de carnaval à Jacmel
Photo: Franck Fontain

Une brève histoire du Carnaval en Haïti

Commençons par le début : la tradition du Carnaval (ou kanaval en créole haïtien) en Haïti a débuté pendant la période coloniale dans les grandes villes comme Port-au-Prince, Cap-Haïtien et Jacmel. À cette époque, les esclaves n’étaient pas autorisés à participer. Les propriétaires d’esclaves cherchaient à priver le peuple de tout ce qui était possible, notamment des éléments associés au mode de vie de l’élite blanche propriétaire d’esclaves en Haïti.

Mais les esclaves organisaient leurs propres mini-carnavals dans leurs arrière-cours et leurs quartiers. Avec des costumes faits de haillons et leur peau couverte de cendres et de graisse, ils imitaient et ridiculisaient les maîtres esclavagistes. Cette pratique a donné naissance à l’une des plus anciennes traditions du pays, celle des Lansèt Kòd. Découvrez-en plus sur cette figure emblématique de l’imaginaire collectif haïtien.

Au fil des décennies, le Carnaval a évolué pour devenir une fête nationale et l’événement culturel le plus important d’Haïti. Aujourd’hui, l’ambiance peut être décrite comme celle de gigantesques fêtes de rue, mais c’est aussi une vitrine à ciel ouvert pour les créations artistiques et l’artisanat.

Au-delà des célébrations, de la nourriture, de l’alcool et de la musique, le Carnaval haïtien revêt également un aspect politique. Le festival offre aux Haïtiens l’opportunité d’exprimer leurs doléances populaires, à travers les costumes, les paroles des meringues et les chansons diffusées. Les paroles contiennent souvent des revendications et des allégories de la vie sociale, délivrées au rythme de la musique et à plein volume. De nombreux costumes et personnages du carnaval sont également conçus comme des satires et des commentaires sur l’actualité.

Personnages du carnaval, Jacmel
Photo: Jean Oscar Augustin

Costumes colorés et personnages surprenants

Si vous assistez un jour au Carnaval en Haïti (et croyez-nous, vous devriez), la première chose qui attirera votre attention sera les costumes époustouflants portés par les troupes du carnaval. Fabriqués en papier mâché, ces tenues donnent vie à la flore et à la faune du pays avec des couleurs vives et des motifs complexes. Vous verrez tout, des oiseaux exotiques comme les perroquets et les toucans aux costumes inspirés par le passé colonial de l’île.

Mais les costumes ne sont pas la seule chose qui rend le Carnaval haïtien si unique. Le festival est également le lieu d’une large gamme de personnages colorés, à la fois réels et fictifs. Vous pourriez croiser une représentation géante de Barack Obama ou de Vladimir Poutine, ou encore une interprétation fantaisiste du choléra ou du COVID-19. Et n’oubliez pas les figures historiques, comme les héros de l’indépendance haïtienne et les Taïnos, les premiers habitants de l’île.

Chaque costume et personnage du Carnaval haïtien a une histoire unique à raconter, représentant différents aspects de la culture, de l’histoire et du folklore du pays. Vous souhaitez plonger plus profondément dans le monde fascinant du Carnaval haïtien ? Consultez ce guide visuel, où nous dévoilons l’histoire et les significations riches derrière les costumes colorés du Carnaval de Jacmel.

Participants du carnaval dansant, Jacmel
Photo: Franck Fontain

Musique, rythmes et battements du Carnaval

La musique du Carnaval haïtien est un mélange unique d’influences européennes et africaines, créant un son à la fois vivant et expressif, composé de percussions, d’instruments en bambou, de trompettes et d’accordéons. Au cœur du carnaval se trouve le Rara, une bann a pye (littéralement « bandes à pied » ou fanfare) étroitement liée à la pratique du vodou.

En plus du Rara, le carnaval est également influencé par d’autres genres musicaux plus modernes comme le compas bien connu, le rap créole, la musique racine, et le raboday, un genre musical populaire qui a émergé au milieu des années 2000. Ce genre est basé sur un style musical traditionnel appelé Rasin, qui mélange les rythmes vodou avec la musique pop-rock moderne. Le raboday se caractérise souvent par ses rythmes énergiques et son utilisation prononcée des percussions, et c’est un favori pendant la saison du carnaval et lors des soirées dansantes à travers Haïti. Et enfin, n’oublions pas la meringue, l’un des styles de musique haïtienne les plus populaires que vous entendrez pendant le carnaval.

Vendeur de kleren à JérémiePhoto: Franck Fontain

Les saveurs du Carnaval à ne pas manquer

Beignets
Un incontournable de la tradition du kanaval haïtien, les beignets sont une délicatesse à ne pas manquer pendant la saison du carnaval en Haïti. Contrairement aux beignets traditionnels, qui sont généralement une pâte frite gonflée, les beignets haïtiens sont plats et faits à base de bananes.

Ces petites gourmandises délicieuses ressemblent à de mini-crêpes, mais avec une texture croquante, et sont généreusement saupoudrées de sucre. Ne manquez pas l’occasion de goûter à ces douceurs sucrées, car elles sont rarement disponibles en dehors de la saison du carnaval.

Kleren
Une autre saveur locale à essayer pendant le carnaval est le trampe – une variété du moonshine local connu sous le nom de kleren (ou clairin pour les francophones et anglophones). Ce type de rhum artisanal a une tradition séculaire en Haïti et fait partie intégrante de la culture du pays. Le trampe désigne le kleren qui a macéré pendant des semaines, voire des mois, avec des fruits et des épices locaux, créant ainsi des mélanges uniques et savoureux.

Pendant le carnaval, vous trouverez des marchands ambulants proposant de grandes jarres de kleren avec différentes saveurs, ainsi que des promesses de bienfaits pour la santé et de propriétés aphrodisiaques. Il existe de nombreux parfums populaires de trampe locaux parmi lesquels choisir, comme le Kenep, qui offre une douceur subtile grâce au fruit haïtien également connu sous le nom de quenepe ou limoncello.

Bwa kochon est une autre saveur populaire, infusée avec de l’écorce, du bois et des feuilles, offrant un goût extra fort et terreux. Grenadya est une saveur acidulée et sucrée, préparée avec des fruits de la passion, tandis que Lanni est un trampe doux infusé à la cannelle, à l’anis étoilé ou au fenouil.

Carnavaliers à Jacmel
Photo: Franck Fontain

Quand a lieu le Carnaval en Haïti

Le Carnaval en Haïti n’est pas un événement d’un jour, comme vous pourriez le connaître dans d’autres pays. En fait, il s’étend de janvier jusqu’à la grande parade des Trois Jours Gras en février ou mars. Tout au long de la saison, des festivités et des célébrations ont lieu chaque dimanche dans plusieurs grandes villes d’Haïti.

Que vous soyez un amateur d’art ou que vous souhaitiez simplement faire la fête, plusieurs destinations s’offrent à vous pour vivre pleinement l’expérience.

Où vivre l’expérience du Kanaval haïtien

Jacmel
Le carnaval de Jacmel est un incontournable pour les amateurs d’art, avec ses masques en papier mâché extraordinaires et ses costumes splendides confectionnés par des artisans et artistes locaux. Le carnaval de cette paisible ville côtière est considéré comme l’un des plus beaux des Caraïbes, en raison de la créativité et de la magnificence de ses expositions artistiques. Pendant la saison du carnaval, Jacmel accueille plusieurs événements et activités, qui culminent avec les trois jours de célébration des Trois Jours Gras.

Vous voulez faire la fête comme un Haïtien au Carnaval de Jacmel ? Lisez ceci d’abord !

Port-au-Prince

Le Carnaval de Port-au-Prince est le plus populaire en Haïti, attirant une grande foule de festivaliers venus profiter de l’ambiance explosive de musique et de danse. La parade met en vedette des créations artistiques, des fanfares et de grands chars, mais le véritable point fort réside dans les groupes musicaux qui défilent au Champ de Mars, la plus grande place publique de la ville. Ici, les groupes et artistes haïtiens les plus célèbres rivalisent pour déterminer qui aura le meilleur slogan, char ou chanson du carnaval.

Cap-Haïtien
Si vous recherchez une expérience de carnaval plus paisible, Cap-Haïtien est un excellent choix. La parade a lieu chaque année sur le Boulevard du Cap-Haïtien, en bord de mer, où se trouvent également certains des meilleurs restaurants de la ville. Le Carnaval de Cap-Haïtien est réputé pour son ambiance ordonnée et calme, ce qui en fait une excellente option pour les familles et ceux qui préfèrent une célébration plus détendue.


Rédigé par Costaguinov Baptiste.

Publié en avril 2023.


Rencontrez les personnages colorés du carnaval de Jacmel

Figures de carnaval en papier mâché
Photo: Jean Oscar Augustin

Rencontrez les personnages colorés du carnaval de Jacmel

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Êtes-vous prêt pour un carnaval comme nul autre ? Un carnaval où des créatures mythiques, une riche histoire et des costumes vibrants se rencontrent dans un spectacle festif ? Alors faites vos valises et dirigez-vous vers Jacmel, sur la côte sud d’Haïti, où le célèbre carnaval de la ville vous attend.

Pour de nombreux Haïtiens, la phrase « Lage m pou m al nan kanaval » (Je suis prêt à aller au carnaval) résonne comme une mélodie familière, car elle est tirée d’une célèbre chanson de carnaval en méringue. Mais le carnaval de Jacmel n’est pas un Mardi Gras ordinaire. C’est une célébration de la culture et de la société haïtiennes, exprimée à travers un défilé de tenues colorées et de masques en papier mâché fascinants.

Peinture corporelle au carnaval de Jacmel
Photo: Jean Oscar Augustin

La ville de Jacmel, connue comme la capitale culturelle d’Haïti, possède une riche tradition artistique, notamment dans le domaine du papier mâché. Le carnaval en est un témoignage, mettant en avant des figures mythiques de l’imaginaire collectif haïtien, comme le Chaloska, le Lanset Kod et le Yawe. Cependant, le casting de personnages et les costumes de carnaval évoluent constamment, intégrant des figures inspirées du panthéon vaudou, d’événements actuels et de personnalités notables, ce qui fait de chaque édition une critique unique et vivante de l’histoire d’Haïti.

Rejoignez-nous pour plonger dans le monde fascinant du carnaval de Jacmel, où les personnages et les traditions qui définissent la riche histoire d’Haïti sont célébrés de la manière la plus originale et joyeuse qui soit.

Êtes-vous prêt? Allons-y !

Costume de carnaval Chaloska
Photo: Jean Oscar Augustin

Le seul et l’unique Chaloska

Le défilé du carnaval de Jacmel présente certains des personnages les plus intrigants, dont des groupes de jeunes hommes vêtus de frac et de haut-de-forme. Ces personnages représentent le général Charles Oscar Etienne, qui était infâme pour sa cruauté à Port-au-Prince et à Jacmel. Le général a acquis une notoriété pour ses actes de violence contre les prisonniers politiques qui s’opposaient au gouvernement du président Vilbrun Guillaume Sam.

Après l’assassinat du président et de son général dévoué par une foule en colère en 1915, le carnaval de Jacmel a créé le personnage de Chaloska pour se moquer des traits frappants de l’ancien général, tels que sa taille et ses dents proéminentes. Le costume, complété par des épaulettes, une casquette et un ensemble de dents exagérées, sert de satire colorée de l’infâme général.

Figures de carnaval en papier mâché
Photo: Jean Oscar Augustin

Flore et faune du carnaval

Imaginez que vous êtes assis à l’une des nombreuses échoppes du carnaval haïtien, et soudain, vous apercevez une énorme tête de crocodile dépassant de la foule dans le défilé. Un peu plus loin, une fleur d’hibiscus fait son apparition, vous voyez un coq de votre taille et des dragons, plein de dragons.

Le défilé du carnaval peut vous transporter dans des univers surréalistes lorsque vous vous y attendez le moins. Avec de grands masques et des costumes représentant des arbres, des fruits tropicaux, des fleurs colorées et des animaux, le carnaval de Jacmel célèbre la flore et la faune tropicales d’Haïti. C’est aussi un moyen de préserver une tradition chère à cette ville côtière, la technique du papier mâché – lisez-en plus ici !

Lanset Kod au carnaval de Jacmel
Photo: Jean Oscar Augustin

Les Lansèt Kòd et leurs farces

Chaque dimanche précédant le défilé du carnaval, vous pourriez croiser des groupes d’hommes et de femmes complètement couverts d’un mélange brillant et collant, noir comme du charbon, composé de sirop de canne à sucre et de charbon. Ce sont les Lansèt Kòd (lanceurs de cordes en français).

Parfois, ils paradent avec des fouets à la main et portent des accessoires surprenants tels que des perruques multicolores, des mini-jupes et des strings, ou des porte-voix fixés à leurs têtes et à leurs bras. Pour le novice du carnaval, ils peuvent sembler étranges, effrayants, voire grotesques. Ne vous inquiétez pas, c’est le but. L’origine de cette tradition remonte à l’époque coloniale, comme beaucoup d’autres pratiques de la culture haïtienne.

Ces lanceurs de cordes sont connus pour leurs plaisanteries et leurs espiègleries. Si vous avez l’idée originale de porter du blanc pour le défilé, vous risquez de vous retrouver avec une empreinte de main noire dans le dos !

Suivez les pas d’un groupe de lansèt kòd alors qu’ils courent à travers Jacmel !

Le Yawe au carnaval de Jacmel
Photo: Franck Fontain

Yawe: Une tradition unique du carnaval !

Le carnaval de Jacmel est spécial par sa capacité à vous transporter d’un monde à un autre en un clin d’œil. Les personnages du défilé peuvent soudainement laisser place à une atmosphère inquiétante remplie de crânes et de squelettes. Ce sont les Zombies (zonbi en créole), l’un des mystères du folklore haïtien et du Vodou qui a captivé l’imagination des gens du monde entier et alimenté des fantasmes incroyables et improbables.

Le concept de zombies est profondément enraciné dans la culture haïtienne et précède son appropriation par Hollywood et le reste du monde. Bien avant de devenir un thème grand public dans les films d’horreur et les jeux vidéo, les zombies en Haïti symbolisaient les morts revenus d’entre les morts et éternellement asservis.

Alors, qu’attendez-vous ? Visitez Jacmel pendant le kanaval pour vous rapprocher de ces personnages !

Fèy Bannann
Photo: Jean Oscar Augustin

Fèy Bannann

Le Fèy Bannan est un groupe masqué qui capture l’essence à la fois étrange et intrigante : habillés de la tête aux pieds avec des feuilles de bananier sèches, ne laissant qu’un petit trou pour les yeux. Certains disent que leur costume rend hommage au personnage folklorique allemand Knecht Ruprecht, qui punissait les enfants désobéissants. Peut-être que cette tradition a été apportée à Jacmel par la jeune bourgeoisie allemande, avec les cheveux du personnage transformés en feuilles de bananier sèches.

Cependant, le Fèy Bannan pourrait avoir un message plus profond au cœur de son existence. Une autre histoire suggère que ce costume de carnaval a été créé par un agriculteur sage, en tant que critique satirique de la bourgeoisie jacmelienne à une époque où leurs bananes étaient exportées, enrichissant uniquement les riches. Le masque sert de message aux exploiteurs, un rappel qu’ils ont tout pris, et que la seule chose qui reste est les feuilles de bananier qu’ils utilisent pour se couvrir.

Personnage de carnaval Ti Brino
Photo: Jean Oscar Augustin

Ti Brino: L’Âne Masqué

Même les animaux participent aux festivités du carnaval de Jacmel ! Alors ne soyez pas surpris si vous voyez un âne habillé de baskets Converse et d’un chapeau en paille. Et la folie ne s’arrête pas là.

Le personnage connu dans la ville sous le nom de Ti Brino est suivi par une foule de jeunes garçons entièrement peints de couleurs néon vives – rappelant quelque chose tout droit sorti d’Alice au pays des merveilles. L’histoire raconte que le nom curieux de ce costume de carnaval appartient à la première personne qui a eu l’idée originale de faire défiler un âne lors du carnaval.

Costumes de carnaval de zombies
Photo: Jean Oscar Augustin

Entrez dans l’univers des zombies

Le carnaval de Jacmel est spécial par sa capacité à vous transporter d’un monde à un autre en un clin d’œil. Les personnages du défilé peuvent soudainement donner place à une ambiance lugubre remplie de crânes et de squelettes. Ce sont les zombies (zonbi en créole haïtien), l’un des mystères du folklore haïtien et du Vodou qui a captivé l’imagination des gens à travers le monde et alimenté des fantasmes incroyables et improbables.

Le concept de zombies est profondément enraciné dans la culture haïtienne et précède son appropriation par Hollywood et le reste du monde. Bien avant de devenir un thème grand public dans les films d’horreur et les jeux vidéo, les zombies en Haïti symbolisaient les morts revenus d’entre les morts et éternellement asservis.

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Papa Juif
Photo: Jean Oscar Augustin

L’Énigmatique Juif Errant

Préparez-vous à être émerveillé alors que le Carnaval de Jacmel dévoile l’une de ses figures les plus intrigantes : le Juif Errant. Surnommé « Papa Juif », cet homme âgé, avec sa longue barbe blanche et son habillement rappelant les patriarches bibliques tels qu’Abraham et Moïse, défile majestueusement dans le cortège avec un bâton à la main.

Le personnage du Juif Errant est un mystère en soi. Comment a-t-il trouvé son chemin vers le Carnaval de Jacmel ? Sa légende le dépeint comme une figure mondaine, appartenant partout et nulle part à la fois. Ce personnage sert de rappel de l’héritage chrétien des carnavals, comme en témoigne la présence d’autres personnages, tels que des anges et des démons issus de la tradition chrétienne.

Costume de carnaval des autochtones des Caraïbes
Photo: Jean Oscar Augustin

La Figure Historique de l’Endyen

Ils portent des jupes courtes, des couronnes de plumes et du roucou sur le visage. Le personnage endyen évoque une partie de l’histoire d’Haïti, à savoir l’époque où l’île était habitée par les Tainos, les Arawaks et d’autres tribus indigènes des Caraïbes. Bien que ces peuples soient aujourd’hui disparus, de nombreux éléments de leur culture pacifique subsistent, comme leurs œuvres d’art et leur cuisine. Le carnaval haïtien rend hommage à ces peuples chaque année à travers le personnage endyen.

Parmi les natifs représentés, vous pouvez observer la belle reine Anacaona, reconnue pour sa beauté et son grand talent de poétesse, ou le roi Caonabo, célèbre pour son courage face à l’invasion espagnole de l’île. Ce couple est souvent présenté en première ligne de la section indienne du défilé.

Un groupe de Zel Mathurin au carnaval de Jacmel
Photo: Franck Fontain

Le redoutable Zel Mathurin

Dernier personnage de notre liste, nous avons de redoutables petits diables en costumes de satin aux couleurs vives, arborant des ailes en bois et des masques en papier mâché menaçants.

Ce sont les Zel Mathurins. Ils défilent en formation et créent une atmosphère étrange en frappant leurs ailes pour produire un son inquiétant, incarnant Lucifer et ses démons. Ces figures s’inspirent de la tradition biblique de l’enfer et suivent généralement les anges dans le défilé du carnaval.

Alors, qu’attendez-vous ? Visitez Jacmel pendant le kanaval pour vous rapprocher de ces personnages !


Rédigé par Costaguinov Baptiste.

Publié en février 2023.